Amgen Tour of California : dans la roue de Guillaume Bonnafond

Les coulisses d'une course à l'américaine

  • samedi 27 mai 2017

Direction les États-Unis Pour cette nouvelle recette ! Le 20 mai dernier, George Bennett (Team Lotto-LN Jumbo) a remporté le Tour de Californie. Intéressons-nous à celui qui a terminé la course en 46ème position. L’an passé, nous l’avions rencontré en plein Giro. Un an plus tard, Guillaume Bonnafond, désormais chez Cofidis nous invite pour un tour de Californie.

  • Bonjour Guillaume, nous sommes ravies de te retrouver pour un nouveau petit Plat ! Tout d’abord, comment vas-tu après avoir terminé le Tour de Californie ?

Ҫa ne va pas trop mal, le retour en France a été moins compliqué que l’acclimatation aux US. Moi qui suis lève tôt, avec le « jet-lag » j’en profite pour faire des grasses matinées.

  • Peux-tu nous faire un petit résumé du déroulement de ta course, pour toi et ton équipe ?

Suite à la chute de notre sprinteur Nacer Bouhanni, l’équipe a été remaniée sur le tard. Nous avons changé de stratégie, nous avons ciblé le classement général avec deux coureurs qui ont obtenu la 11ème et 12ème place au classement général et nous avons pris des échappées pour obtenir des victoires d’étapes.

Personnellement, je n’ai pas eu de superbes sensations en course. Nous sommes arrivés deux jours avant l’épreuve et j’ai eu du mal à encaisser les neuf heures de décalage horaire. Je me suis mis au service du collectif pour aider les collègues à réaliser la meilleure performance possible.

  • Avais-tu déjà couru aux États-Unis ? Qu’est-ce que ça fait de courir à l’autre bout du monde, qui plus est en Californie ? 

C’était la première fois que je venais courir aux Etats-Unis. C’est toujours alléchant de découvrir une nouvelle épreuve. Les sensations sont étranges car c’est comme si on pédalait la nuit, l’organisme est endormi.

Ce qui m’a le plus marqué, c’est la dimension des choses ; aux US tout est surdimensionné par rapport à chez nous. Il y a beaucoup de gros 4×4 pick-up, les contenants pour la nourriture sont immenses, les réseaux routiers avec des ponts de plusieurs kilomètres.

Côté température, il n’y pas beaucoup de différences par rapport à la France,  par contre le climat est assez sec, le long de la côte ouest il y a beaucoup de vent. On retrouve de vastes étendues rocailleuses, des montagnes et des lacs.

  • Comment as-tu trouvé le tracé de l’épreuve ? Les routes ? Le public et l’ambiance autour de la course ?

Dans son ensemble, l’épreuve est bien dessinée. Il y a des étapes pour tous les types de coureurs, des sprints massifs,  des arrivées avec des petites bosses pour les puncheurs, pours les baroudeurs et une arrivée au sommet pour les grimpeurs.

Les routes sont très appropriées à l’organisation d’épreuves cyclistes car elles sont assez larges. De plus, aux US il y a beaucoup moins d’aménagements urbain (ralentisseurs, rond point….) ce qui rend la chaussée plus sécurisante.

  • À ce propos, as-tu des petites anecdotes à nous raconter ?

Après l’épreuve les huit coureurs nous avons visité Los Angeles en Limousine, cela restera un bon souvenir entre le groupe.

  • Au niveau de l’organisation, est-ce très différent d’une course européenne ?

Côté organisation, les américains font tout en grand. Nous étions logés dans de grands hôtels avec toutes les équipes. Nous avions tous un pullman énorme qui pouvait s’agrandir sur les côtés, deux gros 4X4 lexus, deux Vans.

Le speaker est un véritable Showman. Au départ il chauffe le public en criant le nom des coureurs comme des Rock Stars !

C’est la société du Tour de France ASO qui géré la logistique de l’épreuve, donc nous ne sommes pas trop dépaysés par rapport aux courses européennes.

  • Restons dans les coulisses pour parler logistique : peux-tu nous décrire comment sont organisés vos déplacements pour effectuer l’aller-retour entre la France et la Californie ? 

Avec l’équipe Cofidis, nous avions pris un vol Paris/San Francisco. La veille du départ, le staff enregistre tous les bagages, vélos, matériel pour la course… Toute l’équipe arrive la veille pour palier tout imprévu. Ensuite le lendemain, nous enregistrons nos bagages personnels ce qui nous fait gagner un temps précieux. Arrivés aux US, un bus de l’organisation vient nous chercher à l’aéroport et nous emmène à l’hôtel de la course. Nous avions une assistante américaine qui avait déjà fait plusieurs Tour de Californie, du coup ça nous à bien aidé.

Pour le retour, nous avons pris un vol de Los Angeles. Une fois arrivé à Paris, j’ai pris un autre vol vers Genève. Cela fait de longues journées de voyage, mais je commence à être habitué et ça fait partie de la routine de coureur cycliste, avec nos traditionnelles chaussettes de contention pour les voyages.

  • Qu’est-ce que tu emportes toujours avec toi dans ta valise ?

Mon ordinateur portable (nous sommes inséparables). En revanche, par défaut de place je n’ai pas pu emporter ma machine à café, dommage car j’aime bien prendre mon petit Espresso le matin.

  • Désormais, place à la suite de la saison ! Quel est ton programme ?

Ce Week-end, je vais participer à deux Coupes de France : le Grand-Prix de Plumelec-Morbihan (terminé à la 49ème place) et les Boucles de l’Aulne. Ensuite à la fin du mois il y aura le Championnat de France.

Pour la deuxième partie de saison, j’espère faire la Vuelta, après je ne sais pas encore quelles courses exactement je vais effectuer pour préparer au mieux cette échéance.

  • Toi qui n’a encore jamais participé au Tour de France, on imagine que tu dois rêver d’être au départ ?

Oui, c’est sûr que je rêve de participer à cette épreuve et j’espère bien goûter à l’aventure de la grande boucle avant la fin de ma carrière.

  • Un grand merci pour avoir partagé cette nouvelle recette à nos côtés. Nous te souhaitons à toi et à ton équipe d’obtenir de beaux résultats sur les prochaines courses.

Rédigé par

Natacha Cayuela - Coordinatrice pour cyclistes

Passionnée de vélo depuis ses dix ans, Natacha est la fondatrice du site qui ravitaille le cyclisme. Elle est également l'auteur du roman La Bonne échappée, où l'univers de la Petite Reine est mis à l'honneur.