Le carnet de bord qui donne des Elle au vélo

Épisode 4 - Le Tour de France leur a donné des Elle

  • samedi 1 août 2015

Un autre Tour de France s’est déroulé du 3 au 25 Juillet. En effet, un jour avant chaque étape de ce la Grande Boucle 2015,  l’équipe emmenée par Claire Floret a effectué toutes les étapes accompagné par des passionnées ou des cyclistes amateurs qui n’ont pas hésité à se joindre à elle pour parcourir la France.

Au bon dossard, a donc décidé de relayer ce projet et son aboutissement dans le cadre de l’épisode 4 du carnet de bord, raconté Par Claire Floret, 29 ans coureuse en 3ème catégorie et présidente du COCCF.

  • À quoi a servi le financement participatif lancé précédemment ?

Il a servi à financer le déplacement du véhicule suiveur, qui a géré l’assistance et les transferts d’une étape à l’autre.

  • Comment s’est passé la préparation pour cet événement ?

Nous étions trois filles avec trois profils différents, et donc trois types de préparation.

Marion est une voyageuse à vélo. Elle a donc traversé la France, l’Espagne, l’Italie pour se préparer aux longues distances qui nous attendaient.

Claire est compétitrice, elle s’est donc entraînée comme d’habitude, c’est à dire plus en qualitatif qu’en quantitatif en faisant de l’intensité pour préparer ses courses. Elle a rallonger le temps de selle au mois de juin.

Marie, ancienne triathlète, pratique un cyclisme loisir. Malheureusement accidentée deux mois avant le départ, ses côtés cassées ne lui ont pas permis de se préparer comme elle l’aurait souhaité, ce qui ne l’a tout de même pas empêché de finir le Tour.

  • Avant et après les étapes, quel était le programme pour les échauffement et la récupération ?

Nous avions pris la résolution de faire du gainage et des pompes avant chaque étape pour entretenir la « carrosserie ». Nous avons dû le faire les trois premiers jours !

L’échauffement se faisait directement sur le vélo puisque nous n’étions pas sur un format course et pouvions donc rouler tranquillement la première heure.

Quant à la récup, c’était une boisson Regen et des comprimés récup de chez Ergysport. Nos muscles et tendons ont souffert de ne pas avoir de masseur attitré. Nous avons donc compensé avec un rouleau d’automassage, les jambes sous l’eau froide, et les talents de masseur de Mathieu à partir de la deuxième semaine, malgré la fatigue de sa journée de pédalage. Le manque de sommeil dû à tout l’aspect logistique et communication à gérer à la fin de nos journées sportives a été une des difficultés.

  • Quel fût le programme durant les étapes de repos ?

Lessives, mécanique et nettoyage des vélos, mise a jour de la page Facebook et des mails liés à l’organisation des temps forts, faire les courses pour la semaine suivante.

On a eu la chance à Gap d’avoir des pass pour l’arrivée du peloton masculin, où nous avons pu rencontrer des médias pour communiquer sur Donnons des Elle au Tour.

  • Suiviez-vous une régime alimentaire particulier durant ce tour ?

Nous avons essayé de manger normalement en réduisant dans la mesure du possible le gluten. Pas toujours facile, surtout le midi pour le pique-nique. Le matin, nous privilégions le salé (charcuterie, fromage, œuf), les fruits en plus du traditionnel petit déjeuner français.

Sur le vélo, nous avons tenté de varier pour ne pas nous lasser : barres énergétiques, oléagineux, fruits secs, compotes, biscuits salés… Avec quelques compléments alimentaires d’origine naturelle Nutergia, nous étions parés contre les carences !

  • Quelles ont été les étapes les plus dures pour vous ?

Sans hésiter Abbeville – Le Havre. Le vent de face et les conditions climatique exécrables avec la pluie et le froid ont déclenché les premières douleurs articulaires et musculaires.

L’étape Lannemezan – Plateau de Beille, après presque dix heures sur le vélo restera notre record de temps de selle et de dénivelé à cause de ces quatre cols.

  • Comment s’est passé la recherche d’hébergement ?

Ce fût  beaucoup de travail ! Ayant un budget incertain, nous nous sommes orientés vers un maximum d’hébergements gratuits. Pour cela, nous avons sollicité énormément d’hôtels. Cinq ont répondu présents. Nous avons également fait jouer notre réseau pour des logements chez l’habitant. Les quelques hébergements manquants on été financé sur le budget du projet.

  • Selon vous, quelle a été la réaction du public pour votre projet ? Avez-vous eu du soutien et des encouragements sur les routes ?

Nous avons été agréablement surpris par l’engouement autour du projet, plus encore sur les réseaux sociaux que sur les routes. Les gens se prenaient au jeu du compte rendu quotidien. Nous avons ainsi eu presqu’une centaine de personnes qui se sont jointes à nous sur les routes du Tour, dont certains qui ont découvert le projet sur notre page Facebook.

Les personnes présentes sur le bord des routes, et particulièrement les jeunes filles nous encourageaient, d’autant plus quand ils voyaient que nous étions des femmes. À de nombreuses reprises, nous avons pris le temps de discuter avec eux, et nous avons senti un réel soutien, une sympathie à l’état du sport féminin dans les médias.

  • Êtes-vous satisfaite de ce projet ?

Enchantées! Les objectifs ont été atteints, qu’ils soient sportifs, en terme de communication et de mobilisation des différents acteurs du cyclisme que nous devons rencontrer en septembre pour envisage l’avenir.

  • En parlant d’avenir, quels sont les projets maintenant que ce Tour est terminé ?

Pourquoi ne pas donner une suite à Donnons des Elle au Tour en 2016, comme pas mal de monde l’a suggéré ? Au niveau du club, nous allons dès la rentrée gérer l’organisation de notre course du 20 septembre à Courcouronnes. Le lancement d’un créneau loisir est également prévu, tout en étoffant l’équipe compétition de quelques filles supplémentaires.

Toutes nos félicitations encore pour l’accomplissement de cet événement ! Nous vous souhaitons pleins de bonnes choses pour la suite, que nous partagerons dans le prochain carnet de bord. Merci à Claire de nous avoir accordé cette interview.

Rédigé par

Natacha Cayuela - Coordinatrice pour cyclistes

Passionnée de vélo depuis ses dix ans, Natacha est la fondatrice du site qui ravitaille le cyclisme. Elle est également l'auteur du roman La Bonne échappée, où l'univers de la Petite Reine est mis à l'honneur.