De la passion à Bessèges

Lorsque le cyclisme ravitaille notre site

  • mardi 9 février 2016

En ce début de saison, nous vous parlons d’amour. De l’amour de notre sport, de cette passion pour le cyclisme qui nous anime et qui, à chaque course, à chaque coup de pédale, se confirme. Après notre édito vous souhaitant une bonne saison, place à notre reportage, préparé sur la 46ème édition de l’Étoile de Bessèges.

En février, les petits villages du Gard on l’habitude de s’animer. L’an passé, Laudun-l’Ardoise avait accueilli le départ d’une étape de l’Étoile de Bessèges, l’occasion pour nous de concocter un petit plat : « Mes préférences à moi ». En ce samedi 6 février 2016, c’est un patelin tout proche : Tavel, qui a donné le départ de la quatrième étape de l’épreuve. Les pentes sévères de Laudun ont offert un circuit et une arrivée à la fois belle pour la course et compliquée pour les mollets.

Profitant, du calme avant le départ, nous sommes allées à la rencontre des principaux intéressés afin de parler passion, mais aussi de sécurité.

 

Ils ont participé à notre plat : (encore merci à eux)

Anthony Maldonado

(HP BTP – Auber 93)

Pierre Latour

(AG2R La Mondiale)

Benjamin Giraud

(Delko Marseille Provence KTM)

Romain Feillu

(HP BTP – Auber 93)

Daniel Mangeas

(La voix du cyclisme)

  • Comment ont-t-ils aimé le vélo ?

Question simple, et pourtant importante, car c’est de là que tout a commencé ! La famille joue un rôle important dans la naissance d’une passion. En effet, le père d’Anthony Maldonado faisait lui aussi des courses de vélo, tout comme les deux « petits » frères d’Anthony. C’est aussi le père de Pierre Latour qui a donné l’envie à son fils de pédaler. En fondant un club de VTT, le père de Benjamin Giraud a lui aussi transmis la passion à son fils.

Pour Daniel Mangeas également, le vélo est une affaire de famille. En remportant des courses, son cousin lui a offert le plus beau des cadeaux : la passion du vélo. « C’est mon champion à moi », nous a-t-il dit.

Du côté de Romain Feillu, la passion est née à la campagne, en tant que premier moyen de locomotion. Entre les virées avec les copains puis les débuts en club, tous les chemins empruntés l’ont emmené à devenir un pro du vélo.

  • Une autre question simple, tout aussi importante : pourquoi aimer le cyclisme ?

La notion de plaisir fait l’unanimité… quoi que Benjamin Giraud a rajouté : « Parce que j’aime me faire mal  » en rigolant. On ne doute pas qu’il y a du vrai là dedans !

Autre point souvent abordé : le fait d’être à l’extérieur, de partir le matin, de découvrir de nouvelles routes, d’observer les paysages… Lorsqu’on sait que les courses les emmènent jusqu’à l’autre bout du monde, effectivement ça fait rêver ! Ce n’est pas pour autant que les routes d’entraînement tout comme les souvenirs à vélo d’enfance sont oubliés, loin de là.

Le cyclisme plait aussi pour ses particularités : Pierre Latour a évoqué le fait que ça soit un sport à l’effort individuel, où l’esprit d’équipe est primordial. De son œil d’expert, Daniel Mangeas a évoqué que l’ambiance est aussi une valeur de ce sport, que ce soit dans le peloton ou sur le bord des routes. Les cyclistes sont rarement sifflés. Entre eux, ils sont adversaires mais jamais l’ennemi d’un autre.

  • Un mot pour le public ?

« Merci ! » est forcément le mot qui est à l’honneur pour cette question. Anthony Maldonado a une pensée pour tous ceux qui le suivent de près, sa famille, ses amis, ce qui est sans aucun doute le cas pour tous les coureurs. Il croise aussi parfois des personnes qui l’ont vu grandir, qui l’ont encadré lorsqu’il était en école de cyclisme.

Pierre Latour a évoqué là encore la notion de plaisir, ce lien qui uni un coureur au public, le partage. Romain Feillu nous a parlé de la fidélité des fans, des passionnés qui les suivent même en camping-car, loin des grandes courses comme le Tour de France.

Benjamin Giraud a rajouté que le public parcourt des milliers de kilomètres pour venir les encourager, sous des conditions climatiques pas toujours clémentes. Quant à Daniel Mangeas, il est forcément très sensible au public nombreux qui vient depuis des années pour l’écouter raconter les courses avec passion.

  • Nous avons ensuite abordé un sujet plus que d’actualité : la sécurité, en compétition comme à l’entraînement.

Là, ce sont les notions de prudence, de vigilance et de respect qui sont logiquement revenus dans les conversations. Anthony Maldonado nous rappelle de bien faire attention aux priorités, à la circulation et surtout de porter un casque.

Romain Feillu, qui a la chance d’habiter une région assez clémente pour les entraînements (la Corrèze), nous rappelle à quel point les cyclistes sont vulnérables sur les routes.

Pour Benjamin Giraud, et comme de trop nombreux coureurs pros et amateurs, s’entraîner sur la route en semaine est dangereux. Les véhicules frôlent, puis doublent des cyclistes pour gagner quelques secondes, alors qu’ils devront s’arrêter à un feu ou un stop quelques mètres plus loin. Un changement de mentalité serait bienvenu, et ce pour les automobilistes comme pour les cyclistes qui sont parfois imprudents.

Daniel Mangeas a mentionné qu’il y a malheureusement plus d’accidents dans les pays latins qu’en Belgique, où les automobilistes seraient plus respectueux. Il a également évoqué, tout comme Pierre Latour, les missions des organisateurs, qui font un travail remarquable (mais non sans failles) afin d’assurer la sécurité de tous.

  • Pour finir, la minute citation : ont-t-ils une phrase qui fait le lien entre eux et le vélo ?

« Le travail paie toujours » Anthony Maldonado

« N’abandonne jamais » Pierre Latour

« Force et robustesse » Benjamin Giraud

« Continuons d’aimer ce sport car c’est l’un des plus beaux » Daniel Mangeas

Après toutes ces discutions enrichissantes, les coureurs s’en sont allés pour rallier Tavel à Laudun, deux villages proches, permettant au public de suivre entièrement la course. La foule et l’ambiance ont été au rendez-vous sur le mur de Laudun. Des anciens champions (Raymond Poulidor, Claudio Chiappucci, Laurent Jalabert…) ont tenu compagnie à notre speaker préféré sur le podium. Une mini caravane a offert des cadeaux au public. La sécurité a bien été assurée par les organisateurs et la gendarmerie. Tout était réuni pour faire de l’Étoile de Bessèges une belle fête du vélo. Les coureurs ont conclu un beau spectacle avec une course qui s’est jouée à quelques secondes près.

Toutes nos félicitations aux organisateurs et bien sûr aux coureurs, dont Angel Madrazo (Caja Rural), vainqueur de l’étape qui a fait partie de La bonne échappée. Cette 46ème édition s’est terminée le lendemain par une double victoire (contre-la-montre et classement général) de Jérôme Coppel. (Iam Cycling).

Reportage photos et vidéos

N°10

N°9

N°8

N°7

N°6

N°5

N°4

N°3

N°2

N°1

N°10

N°9

N°8

N°7

N°6

N°5

N°4

N°3

N°2

N°1

Ambiance au départ de Tavel

Arrivée de l’étape à Laudun

Merci à Alexandre B. pour le support média

Ainsi, les coureurs et les suiveurs s’en sont allés pour, d’abord récupérer, et très vite, pour repartir vers de nouvelles aventures, que nous ne manquerons pas de suivre. Avec passion, bien entendu.

Rédigé par

Natacha Cayuela - Coordinatrice pour cyclistes

Passionnée de vélo depuis ses dix ans, Natacha est la fondatrice du site qui ravitaille le cyclisme. Elle est également l'auteur du roman La Bonne échappée, où l'univers de la Petite Reine est mis à l'honneur.