Un bon dossard sur l’étape du Tour

Sur les mêmes routes que les Pros

  • vendredi 24 juillet 2015

En février dernier, nous avons mis en jeu un dossard pour participer à l’étape du Tour2015 avec la collaboration de LCL. Ce beau cadeau a été remporté par Guillaume Gaboriaud, coureur au CC Charlott’, actuellement champion de France Universitaire.

 La cyclosportive s’est déroulée dimanche 19 juillet. Le tracé était identique à la 19ème étape du Tour de France : 138 kilomètres de dures montées et de descentes techniques entre Saint-Jean-de-Maurienne et La Toussuire.

Nous ne dévoilerons pas de suite la place à laquelle a terminé le dossard numéro 431, celui que nous avons offert. Nous laissons le récit de Guillaume G. parler de lui-même avec une précision : en 2013, il avait pris la 25ème place de l’étape du Tour. A-t-il fait mieux ? La réponse ci-dessous.

Départ de Saint- Jean-de-Maurienne, je suis dans le SAS 0 (le premier), il y a environ déjà 300 personnes devant moi lorsque je prends ma place dans le SAS. Il y a encore 40 minutes d’attente, c’est assez long, d’autant plus que ça râle un peu, car de nombreux cyclos essayent de forcer le passage alors que ce n’est pas leur SAS. À 7 heures, le départ est donné, c’est parti !

D’entrée, le peloton est très étiré par les virages et la vitesse. Il y a de gros écarts entre ceux qui veulent tout de suite se mettre dans un bon groupe et les autres qui partent plus « tranquillement », il faut rester vigilant.

Mon groupe rattrape le gros du peloton au pied du col du Chaussy, ça bouchonne un peu, et il faut faire sa place pour remonter. Je me mets à mon rythme, je vois la tête de course au loin plusieurs lacets au dessus, et je préfère ne pas m’affoler. Les jambes semblent très bien tourner. Jérémy Bescond (futur vainqueur) me double comme une balle, avec un très joli style. Je m’accroche un peu, et puis je préfère le laisser filer, je sais que l’étape est longue et si je le suis dans le Chaussy, j’exploserai dans le Glandon.

Sur le dernier kilomètre du premier col, j’accélère et finis assez fort. J’attaque la descente seul en espérant rattraper un petit groupe pour la vallée. C’est le cas en fin de descente ou certains se sont accrochés à moi. Je retrouve d’ailleurs mon ami Clément Thominet, ancien coéquipier et avec qui je cours régulièrement.

Le groupe roule bien, et on rentre sur un gros peloton d’une 40ène d’unité. On apprend qu’il y a un premier peloton d’une 30ène de coureurs devant à plusieurs minutes. Hélas ça ne roule pas, j’essaye de provoquer un petit groupe en attaquant à deux reprises, mais rien n’y fait.

Dans le Glandon, on monte à un rythme régulier, l’allure est bonne et je me sens vraiment bien. Dans un replat à mi-pente, j’attaque. Clément me rejoint. On a donc poursuivi à deux a notre rythme en se relayant. Dans les trois derniers kilomètres du Glandon, sans aucun doute les plus durs de cette course (passage à 11%), Clément ne peut me suivre et m’indique de poursuivre sans lui. Je file donc sur un bon rythme et reprends quelques coureurs en défaillance. Le passage du sommet du col du Glandon donne des frissons, il y a de nombreux spectateurs, et on se sent « poussé par la foule ». Les jambes sont très bonnes pour ma part, j’accélère donc. Je bascule, et j’avale les kilomètres à La Croix de Fer assez vite, ils sont très roulants.

Je me fais plaisir dans la descente, et c’est parti pour le Molard. Je maintiens mon rythme et rattrape encore quelques coureurs. La fin du col n’est pas évidente, j’ai plus de mal à maintenir mon rythme, mais le plaisir est là ; je suis sur une bonne dynamique. Je m’arrête au ravito au sommet du Molard pour refaire un plein d’eau pour passer La Toussuire.

La descente du Molard est très technique, c’est plaisant. Je reviens sur deux coureurs au pied de La Toussuire. On fait le pied ensemble, je me sens bien, mais j’attends mon heure, je connais l’ascension pour l’avoir monté plusieurs fois les jours précédents, c’est long. Après quelques kilomètres, sur un replat j’accélère et l’un de nous trois est légèrement décroché. Il se maintient à distance mais perd mètre après mètre. Nous nous relayons donc à deux. À mi-pente, nous doublons Clément Chevrier (qui se relève sans doute ?)

Au fil de la montée, je sens les relais de mon compagnon de plus en plus faiblards, il va être temps de s’en débarrasser. Dans une partie un peu plus raide, j’attaque franchement. Il essaye de revenir au train, mais doit se résoudre à me laisser filer. Je peux donc rouler à mon rythme, je donne le peu qu’il me reste jusqu’en haut. Vers le Corbier je double un coureur en défaillance.

On passe le Corbier, le replat final fait du bien. J’aperçois un coureur au loin sur la ligne droite, il me semble trop loin pour que je puisse revenir, mais ça me motive et je donne tout ce qu’il me reste. On arrive dans La Toussuire, c’est noir de monde, je me rapproche du coureur, je lance mon sprint de loin, et je viens finalement le passer à 50 mètres de l’arrivée.

Je finis vraiment fatigué, vidé, mais très heureux. Heureux déjà d’en finir, mais surtout de ma performance, on m’annonce 17ème, c’est mieux qu’en 2013 (25ème) et largement mieux qu’en 2014 (chute dans le Tourmalet et abandon), avec de très bonnes sensations toute la journée. J’ai remonté des gens pendant toute l’étape.

Je remercie mes assistantes et surtout LCL et Au bon dossard pour m’avoir donné la chance de participer à cette étape du Tour. J’ai pris beaucoup de plaisir. Le profil était très dur, mais c’est d’autant plus plaisant.

Nous remercions nous aussi LCL qui nous a permis d’offrir ce dossard. Toutes nos félicitations à Guillaume Gaboriaud pour avoir terminé à la 17ème place de l’étape du Tour 2015.

Rédigé par

Natacha Cayuela - Coordinatrice pour cyclistes

Passionnée de vélo depuis ses dix ans, Natacha est la fondatrice du site qui ravitaille le cyclisme. Elle est également l'auteur du roman La Bonne échappée, où l'univers de la Petite Reine est mis à l'honneur.