Avec et sans vélo, François Pervis aime se surpasser, être là où on ne l’attend pas, surprendre par ses performances comme par son originalité. Et toujours avec une grande détermination !
Récemment, il s’est lancé dans une toute nouvelle course, peut-être la plus importante de toutes, celle qui lui permettra de faire apparaître un arc-en-ciel au-delà de ses nombreux maillots de Champion du monde sur piste : contribuer à la préservation de l’environnement comme au bien-être de notre planète.
Pour cela, il va créer une bambouseraie géante sur les terres familiales. Nous pouvons l’aider à concrétiser ce super projet ! Dans ce nouveau mets, il va nous expliquer comment et surtout : pourquoi ensemble, il est possible de concrétiser une belle victoire où tout le monde gagne autour de sa future forêt.
~ Préface ~
Notre maison brûle… C’est collectivement et tous ensemble que nous arriverons à assurer un avenir serein à notre planète. Une multitude de petits rien, finiront par faire de grandes différences.
~ Encore en piste ~
Cette année, j’accompagne un athlète mal voyant : Raphael Beaugillet aux Jeux Paralympiques de Tokyo, où nous visons clairement le podium sur l’épreuve du Kilomètre en tandem. C’est un défi très excitant et plein de valeurs qui vont au-delà du sport. Nous progressons fort et de vrais paliers sont franchis après chaque bloc d’entraînement.
Ces Jeux Paralympiques représenteront ma toute dernière compétition internationale puisque je prendrai ma retraite par la suite. J’ai peut-être pour projet de retourner au Japon participer à une Super League de keirin avec un règlement UCI de plusieurs mois qui verrait le jour en Octobre.
J’ai aussi lancé ma société de baptême piste VIP pour les entreprises et particuliers. (Pour plus de renseignements, vous pouvez écrire à cette adresse : pervis.academy@gmail.com) Et récemment, je me suis lancé dans la culture du bambou afin de faire un geste pour l’environnement et aider notre planète à aller mieux.
– Photos via François Pervis –
~ Près des sources, au-delà du vélo ~
Étant fils d’agriculteur, j’ai grandi à la ferme. Entre l’élevage de porcs, de poussins et de vaches, j’ai passé beaucoup de temps à aider mon père. Il vient de partir à la retraite, très fatigué de toutes ces années de dur labeur. Cette ferme appartenait avant à mes grands-parents, elle nous est donc transmise de génération en génération. Ayant vu mon père galérer toute sa vie, nous avions, ma sœur, mon frère et moi-même pris des chemins différents de l’agriculture.
Mon père partant à la retraite, c’était la mort dans l’âme qu’il allait devoir vendre la ferme. Mais c’est sans compter l’idée de notre projet écologique et environnemental que l’on a trouvé !
~ Toujours au vert ~
Nous venons en seulement 50 ans d’évolution industrielle, faire autant de mal que les 10 millions d’années précédentes. Des espèces animales disparaissent à jamais, le plastique pullule et pollue nos océans à en trouver dans les estomacs des poissons. La vie sous-marine se meurt. La météo se détraque complètement avec des 25 degrés Celsius en février, de la neige en avril, des inondations et sécheresses toujours de plus en plus grandes. Ne parlons pas de la fonte des glaciers et de la banquise.
Quel sera l’état de notre planète dans 50 ans ? Je crois qu’il est grand temps de prendre conscience de la gravité des choses. Si tout le monde faisait ne serait-ce qu’un tout petit geste, ce serait déjà un très bon début.
~ Une forêt commence à pousser en laissant germer de bonnes idées ~
Possédant donc des terres grâce à la ferme mais ne voulant pas continuer l’exploitation de bovins de mon père, nous avons réfléchi à comment optimiser ces terres. Nous avons eu vent d’un agriculteur qui commençait non loin de chez nous la culture du bambou. Après une visite et s’être renseigné, mon frère, ingénieur, qui a pour travail de redresser des entreprises en déficit, a effectué une étude de marché de plus d’un an afin de voir la faisabilité d’un tel projet. Après un retour positif, nous nous sommes donc décidés à se lancer dans la culture du bambou.
Outre l’aspect économique et que ce projet fera partie intégrante de mes activités à ma reconversion d’après carrière sportive, c’est le fait d’optimiser nos terres qui m’importe ; de perpétuer et surtout de faire, à notre niveau, un geste pour notre planète qui va vraiment mal afin de laisser à nos enfants et générations futures, un monde où il fera encore bon vivre.
~ Des bambous à perte de vue ~
Nous partons donc pour deux hectares de bambous. Il y a 1300 variétés de bambous, le nôtre est un Phyllostaschyst Edulis géant. Il peut atteindre 25 mètres de haut et 12 à 15 centimètres de diamètre. Il faudra attendre cinq ans pour commencer à récolter dans un premier temps ses pousses qui sont un régal pour la consommation humaine. C’est d’ailleurs aussi très diététique ! Puis ses chaumes (tiges) arriveront à taille adulte entre huit et dix ans.
Pousses et chaumes seront coupés une fois par an. Il ne suffira seulement que de quelques mois pour que les chaumes retrouvent leur taille adulte. C’est ce détail qui est très important car nous pouvons donc remplacer le bois des arbres qui mettent 25-30 ans à pousser par le bambou qui met seulement une année ! Imaginez-vous tous les arbres que l’on pourra sauver !
Nous pouvons réaliser avec le bambou des jouets, des meubles, des terrasses, de la décoration, de l’alimentation, et il est aussi présent dans la cosmétique et peut être utilisé comme biomasse comme la création de pellets pour les poêles.
Le bambou remplace aussi déjà beaucoup d’ustensiles en plastique qui pollue nos océans. Il est surtout un énorme puits carbone car il absorbe cinq fois plus de carbone que les arbres !
Et la cerise sur gâteau, c’est qu’il n’a besoin d’aucun traitement de type pesticide, fongicide, ou tout autres produits. Il n’a pas de maladie ni d’ennemis insectes, etc… .
~ Poussons la forêt vers les sommets ~
Un hectare de bambous coûte environ 50 000 €. Nous achetons les pieds au seul fournisseur européen qui existe. Nous plantons 2400 pieds. Cela nécessite aussi une installation pour arroser au goutte à goutte car le bambou n’aime pas l’eau en trop grande quantité, sinon il s’asphyxie. Cela nécessite donc l’achat de pompes, de filtres et de sept kilomètres de tuyaux qui seront installés sur les différents rangs.
Même si les récoltes se feront à la main, en mai pour les pousses et en octobre/novembre pour les chaumes, nous devons aussi acheter un tracteur spécifique et des outils de taille adaptée afin de passer entre les rangs pour entretenir la terre afin d’éviter que des mauvaises herbes y poussent. Nous devons faire des tranchées tout autour de la parcelle à l’aide d’une pelleteuse afin que les bambous n’aillent pas plus loin que là où nous souhaitons qu’ils aillent.
Nous avons fait des clôtures tout autour du champ pour éviter la visite des sangliers et cervidés même s’ils ne sont pas friands de bambou ; nous voulons tout de même nous en protéger.
C’est un très gros investissement mais pour la bonne cause, celle qui nous concerne finalement tous : notre planète. C’est pour cela que j’ai créé une cagnotte afin de partager cette aventure et ce projet avec ceux qui souhaitent faire un geste pour l’environnement. En faisant un don, c’est participer à ce projet environnemental et c’est par la même occasion m’aider à m’installer pour ma reconversion en tant que jeune agriculteur.
~ Pour atteindre l’arc-en-ciel ~
Ce n’est pas grand-chose mais ça a au moins le mérite d’exister et c’est en prenant ce chemin que nous y arriverons. Ça concerne chacun d’entre nous. Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur ce qu’il se passe. Un petit don sera le bienvenu pour m’aider à monter et faire perdurer ce projet mais c’est surtout faire un geste important pour notre planète.
Vous pouvez suivre toutes les étapes de ce projet en détails sur la page Facebook que j’ai créé à cet effet : Les bambous de François. Vous pouvez venir me poser des questions et vous informer sur les nombreux bienfaits du bambou.
Comme le cyclisme, ce projet est un sport d’équipe ! Et c’est en équipe que nous gagnerons 😉 Merci !
Bravo à François Pervis ainsi qu’à ses proches pour cette nouvelle forêt aux multiples vertus et bénéfices qui va voir le jour ! Pour les soutenir, vous pouvez faire un don sur leur cagnotte de financement participatif via GoFundMe.
Nous te remercions François, on te souhaite à toi et à Raphael Beaugillet de bon Jeux Paralympiques et de la réussite dans tous tes projets ; qu’ils s’épanouissent autant que tes bambous !