La Gazette de Lucas Papillon – Étape 4

Étape 4 - Des Places et de l'Honneur

  • mercredi 5 août 2015

Comment s’est passé le mois de juillet pour Lucas Papillon ? Pour le savoir, voici la quatrième étape de la Gazette consacrée au coureur de 21 ans qui porte les couleurs du CR4C Roanne.

 Bonjour Lucas, lors de la précédente étape, tu étais en préparation de l’autre côté des Alpes, mais on ne peut pas dire que l’Italie t’ait réussi ?

Oui, j’aurais aimé meilleure aventure pour une première en sol italien. Je suis passé à côté. J’ai bien débriefé avec mon entraîneur, mes DS. Je ne cherche pas d’excuse, ce n’est pas mon genre, mais j’ai eu un concours de circonstances qui a eu son impact négatif, c’est une certitude. J’ai du regret car je reste persuadé, pour avoir été dans la course, qu’à mon top niveau mon objectif de top 10 était ambitieux mais crédible et tout à fait réalisable.

  • Sur une note plus positive, tu as pu te rassurer peu de temps après ? Raconte-nous tes autres courses.

Oui j’ai vite recouru. Une petite semaine après j’ai pris part à Vassivière – Limoge. Là, c’était vraiment pour se remettre dans le bain. L’objectif était deux jours après au Grand Prix de Cours-la-Ville, une course phare en Rhône-Alpes qui cette année, se voyait support de manche de Coupe de France de DN1. D’habitude, les manches de Coupe de France sont plutôt peu escarpées, cette course sortait donc du lot, c’était sans conteste la manche la plus exigeante de l’année. J’ai pu y prendre une belle 4ème place. Ça m’a rassuré sur ma forme, bien que je ne peux pas dire que je doutais vraiment. Ça a surtout montré que je suis désormais parmi les meilleurs et cela de façon régulière. C’est un point clé dans la progression ainsi que pour atteindre le haut niveau à mon sens. Et puis sur cette course, je voulais vraiment montrer que le Tour du Val d’Aoste n’était qu’une mauvaise aparté, que je n’y étais pas moi-même. Là, à Cours j’avais les crocs comme jamais je pense, je n’avais pas dormi de la nuit la veille tellement j’étais hâtif d’être dans la bataille !

Pour le déroulement, on a passé la mi-saison, mes DS me connaissent donc bien. Je suis endurant et j’aime être dans la course sans être attentiste. De ce fait, j’ai eu des consignes un peu paradoxales pour gagner la course mais qui me plaisaient et me correspondaient pour aller faire un gros résultat. Faire la course, mais d’entrée de jeu, avec même comme première consigne de faire le départ. Chose faite, j’ai effectué le premier tiers de course dans l’échappée. À mi-course, le peloton est revenu puisque nous étions beaucoup trop nombreux et que l’entente n’était pas franche. J’ai pu compter sur la mise en action de mes coéquipiers qui ont pris mon relai pendant le deuxième tiers de course pour diminuer mes efforts avant de revenir sur le front pour le final. À deux tours du but, on sort en petit comité, on a monté très vite la petite bosse d’arrivée pour faire une sélection et se retrouver à six dans le dernier tour. Hélas, Nico Denz (Chambéry Cyclisme Formation) a fait un gros numéro et s’est imposé. Je me sentais à la limite et au vue de notre position en Coupe de France, nous avions, à Roanne, pour consigne d’assurer les points. Je l’ai donc pris en compte et j’ai préféré collaborer avec les autres plutôt que de prendre le risque d’exploser en fournissant un effort maximal pour aller chercher Denz et jouer à quitte ou double avec la gagne. On s’est donc bien entendu derrière, on est arrivé au sprint pour la deuxième place. Ayant fait beaucoup d’efforts, je l’ai un peu payé. Mais finir 4ème sur une telle course est une satisfaction.

Cela reste un résultat parlant. Et puis ça apporte des gros points de Coupe de France au club qui viennent nous soulager, c’est aussi un point essentiel.

  • Quelle a été la suite de ton mois de juillet avec et sans le vélo ?

Après cela, j’ai couru dans la foulée à Fleurie (8ème), au Grand Prix de Longes (10ème) et au Critérium de Briennon (11ème). Pour les deux premières, c’étaient des courses qui me correspondaient, je m’en veux un peu de louper le coche. Je suis régulier, toujours placé mais j’aimerais bien gagner. J’en suis à 10 top 10  pour 18 top 15, maintenant il me faut une gagne ! Mais je ne m’affole pas pour autant, le bilan est de toute façon positif. Axel Gagliardi nous a ramené le bouquet sur les deux dernières courses. C’est toujours appréciable une gagne dans l’équipe, pour les coureurs comme pour le staff, ça fait du bien, ça enlève de la pression et indirectement ça met le collectif en confiance. Et puis Axel tournait autour depuis longtemps, c’est vraiment bien pour lui. Donc c’est une bonne fin de mois !

En dehors du vélo, la fin juillet fut légère. J’ai vraiment soigné la récupération après le Tour du val d’Aoste et entre les différentes courses. Donc pas de départ en vacances.

  • Comment as-tu trouvé le Tour de France 2015 ?

Je ne l’ai pas énormément suivi. Pour moi ce fut un beau Tour. Beaucoup critiquent le manque d’audace, je ne suis pas d’accord. J’ai vraiment trouvé formidable le rebond de Thibaut Pinot et de Romain Bardet, ils montrent leur force de caractère, ils ont des ressources mentales et ça laisse penser que sans pépins ils joueront la gagne sur des grands Tours. La polémique autour de Chris Froome m’a dérangé. Dopé ou pas je ne sais pas, néanmoins ça reste un champion qui a une préparation, une approche irréprochable. C’est un grand monsieur et on lui doit le respect pour ce qu’il accompli à mon sens. Jeter la pierre comme ça sans preuve ou avec des affirmations qui n’ont aucun sens et qui sont balancées dans la presse à grande échelle, ça fait de la peine.

  • Est-ce qu’un coureur pas forcément très connu t’a impressionné ?

Pierre-Luc Périchon, je le savais costaud, le grand public le connaissait moins. Il a vraiment fait preuve d’une rage de vaincre. Pour moi, le plus combatif du tour c’est lui !

  • Parlons un peu de matériel, peux-tu nous présenter ton vélo ?

Mon vélo, comme tous ceux de l’équipe est un LOOK 695, c’est le meilleur vélo que j’ai jamais eu, rigide, léger, restant confortable. Nous avons d’ailleurs vraiment de la chance au CR4C d’avoir de telle monture ! En roues, j’utilise des Max-Wheel en 38mm, comme ça sur du plat ou en bosses je peux toujours les utiliser avec cette hauteur-ci, s’est passe partout.

  • Es-tu très attaché à ton propre vélo, ou est-ce que tu aimes bien changer de machine de temps en temps ?

Non je reste toujours sur le même. On est tellement souvent dessus, que on en perdrait nos repère si on changeait. Et ça serait un bon moyen pour attraper une tendinite ou autre blessure du genre. Je suis fidèle à mon LOOK.

  • Quels braquets utilises-tu le plus souvent selon les profils ?

Sur mes Max-Wheel, j’ai une cassette 11-27. Souvent, un 11-25 suffirait mais il y a toujours quelques courses, comme le Tour du Pays de Savoie, où c’est utile. À l’avant, je suis en 53-39.

J’ai la même cassette à l’entraînement même si le 25 et le 27 servent peu, je me force à tirer gros en général, notamment sur mes foncières.

  • Plus globalement, es-tu quelqu’un de matérialiste ou pas du tout ?

Alors là, absolument pas. Au contraire même.

  • S’il y a une chose dont tu ne pourrais pas te passer hors vélo, de quel objet s’agirait-t-il ?

Par conséquent, c’est une question un peu sans réponse. Je dirais le téléphone portable car sans de nos jours, c’est vraiment difficile de communiquer. Mais si je devrais m’en passer quelques jours ça ne serait pas la fin du monde !

  • As-tu eu tes résultats d’études ?

Non tout simplement car je n’ai pas encore passé les examens qui seront au mois de septembre. Je devais rendre mon mémoire début août, mais j’obtiendrai la note en même temps que les autres matières, cet hiver.

  • Quel est le programme pour le huitième mois de l’année ? Un peu de repos ?

Loin de là, le mois d’août est attendu par beaucoup de coursiers. C’est un mois faste avec énormément de courses. On peut vite se prendre au jeux et trop courir d’ailleurs. Ҫa ne serait que de moi, je ferais 20 ou 25 jours de courses rien qu’en août, mais ça serait ridicule dans une démarche de performance. C’est tout de même bien chargé. Jeudi 6 je serai à Chardonnay, je pars trois jours après dans le Sud Ouest pour faire deux courses avec l’équipe. Au retour, je devrais faire à nouveau deux courses dans la région puis ce sera les Championnats de France de l’Avenir, un bel objectif. Enfin pour finir le mois c’est un peu flou encore. Il y a les 4 jours des AS en Provence que j’aimerais bien faire. Ça me correspond bien et puis sur la forme des Championnats ça peut rigoler là-bas.

Merci à Lucas pour ce nouveau numéro. Pour connaître le déroulement de ce mois d’août bien rempli, rendez-vous dans la prochaine étape, peut-être avec une belle victoire à la clé !

Rédigé par

Natacha Cayuela - Coordinatrice pour cyclistes

Passionnée de vélo depuis ses dix ans, Natacha est la fondatrice du site qui ravitaille le cyclisme. Elle est également l'auteur du roman La Bonne échappée, où l'univers de la Petite Reine est mis à l'honneur.