Suite à notre précédent article concernant le projet « Donnons des elle au vélo », Au bon dossard a décidé de s’intéresser plus en détails à cette équipe nommée COCCF : Club Omnisports de Couronnes Cyclisme Féminin. Nous sommes donc allées à la rencontre de Claire Floret, qui est, à 29 ans, à la fois l’une des fondatrices de l’équipe et coureuse en troisième catégorie.

Bonjour Claire. Tout d’abord, merci pour ta disponibilité et bravo pour l’aboutissement de ce beau projet. Les dons via Ulule ont dépassé le minimum espéré. Vous attendiez-vous a un tel engouement  ?

Effectivement, nous avons presque doublé l’objectif fixé, c’était inespéré ! Certes, cela nous permettait matériellement de créer le club, ce qui était l’objectif initial, mais nous avons également été très touchés par cet engouement de la part de nos proches et du milieu du cyclisme, qui validaient en quelque sorte le projet. 76 contributeurs, soit 76 personnes qui nous confortent dans notre initiative en soutenant le cyclisme féminin. De plus, la page web de financement participatif a permis à des entreprises de connaître, d’être touchés par le projet, et de nous proposer des partenariats.

À quoi ont-ils servis ?

L’argent a permis d’affilier le club à la FFC et à demander le label de Division Nationale. N’ayant pas de trésorerie, cette simple démarche administrative permettant la naissance réelle du projet aurait été impossible sans les dons via Ulule. Grâce à ça, nous avons également financé les tenues que nous allons recevoir d’ici peu de temps, et le stage de cohésion qui a été le lancement des activités de l’équipe.

Peux-tu nous présenter l’équipe ? Est-elle prête pour démarrer la saison ?

Elle est composée de six filles âgées de 16 à 29 ans. Roulant en catégorie Juniors : Marie Brunet. En Espoirs – troisième catégorie :  Marjorie Contault et Océane Tessier. En troisième catégorie : Marine Jacques, Laure Dewitte et moi-même.

L’équipe est en pleine période de préparation depuis décembre, pour la saison de route qui commencera début mars.

Quel est l’état d’esprit du groupe ?

Nous sommes déjà très soudées, après quelques semaines de pratique commune. Le projet étant un peu particulier et demandant une implication de chacune, personne n’est là par hasard et nous partageons toutes le même état d’esprit. La préparation mentale avec Eva Parmentier nous a permis de faire ressortir nos valeurs phares, à savoir : l’entraide, l’esprit d’équipe, le collectif et le vivre ensemble comme moteur du groupe.

Comment vont se dérouler vos entraînements ? (fréquence, type de parcours, exercices…)

Malgré la distance qui nous sépare, nous essayons de faire un maximum d’entraînements collectifs pour entretenir le plaisir et l’émulation. Chaque semaine, un entraînement dominical a lieu toutes ensemble, accompagné d’une entraînement sur la piste de Saint-Quentin-en-Yvelines pour les filles d’Ile de France, deux entrainements de musculation en salle et à domicile avec transfert sur home trainer, ainsi qu’une séance de BMX pour travailler l’agilité et les efforts courts. Les entraînements collectifs et les multi- activités sont le credo de notre entraîneur, afin d’entretenir le plaisir et d’éviter la lassitude.

Les cyclistes devront-t-elles suivre un régime précis ?

Aucun régime particulier. Juste une alimentation équilibrée à base de produits sains, sans oublier le plaisir, telles sont les conseils de notre entraîneur. Les cyclistes qui passent leur temps à regarder ce qu’il y a dans leur assiette durant la saison, sont souvent les premiers à faire des excès au moment de la coupure. On évite cependant les produits raffinés et les sucres simples pour privilégier les produits complets tout en diminuant le gluten. Nutergia assure notre suivi diététique par le biais de ses médecins et de ses compléments alimentaires d’origine naturelle.

Les coureuses peuvent se consacrer uniquement au sport ou doivent-t-elles  continuer leurs études ou leur travail ? 

Bien entendu, l’évolution de chaque fille dans le milieu du vélo se fait en parallèle de la vie professionnelle ou scolaire. Il est important que chacune obtienne un diplôme, car ce n’est pas le cyclisme féminin qui « donne à manger » ! Il n’est certes pas évident de s’entraîner tout en travaillant à temps complet, mais ne faire que du vélo n’est pas non plus la clé de l’épanouissement. Il est important d’avoir une vie sociale à côté, par l’école ou le travail. Deux filles de l’équipe ont cependant réussi à obtenir des horaires aménagés dans leurs études pour pouvoir s’entraîner.

Une idée de  votre calendrier de courses ?

Il n’est pas encore fixé définitivement ; nous l’établirons toutes ensemble lors de notre stage en février. Les courses du Challenge d’Ile de France et des comités alentours, peut-être une manche ou deux de la Route de l’ouest, quelques Coupes de France, des compétitions sur piste pour nos pistardes, et les Championnats de France pour certaines.

Sur du long terme, aimeriez-vous devenir une équipe cycliste UCI tel que Orica, Rabo Liv… le sont pour les autres pays ?

Pour le moment, nous n’avons pas particulièrement l’ambition de devenir une équipe UCI, mais plutôt un club formateur. L’an prochain, nous souhaitons ouvrir un créneau loisirs pour les jeunes filles, étant un club avec des pratiquantes uniquement féminines. Mais personne ne sait de quoi l’avenir est fait, on ne sait jamais ce qui peut arriver !

Personnellement, quelles sont tes ambitions, tes objectifs ?

Après une chute l’an dernier qui a gâché ma saison, le but est de reprendre du plaisir dans la pratique de la compétition au travers du groupe sympathique que nous formons. Mon objectif est donc plus en terme de maîtrise que de performances cette saison. Agir sur la course, faire de belles prestations d’équipe tactiquement parlant… J’ai d’autre part pour objectif de suivre le Tour de France cet été sur le vélo !

Nous te remercions de nous avoir accordé cette interview. On vous souhaite une très belle saison !

Merci pour votre travail.

Pour plus d’informations sur Claire Floret et son équipe, rendez-vous sur leur site internet :  donnons des Elle.