L’envers du décor du Tour de Savoie Mont Blanc

Lorsque les Bénévoles réalisent un travail de Pro

  • jeudi 16 juin 2016

Cela faisait un moment que l’on souhaitait mettre en avant l’organisation d’une course cycliste de haut niveau. Une belle opportunité s’est offerte à nous, lorsque nous avons été contacté par le Tour de Savoie Mont Blanc. Avec la collaboration de Christine Martin, chargée de communication de l’épreuve, nous vous proposons une immersion non pas au cœur du peloton, mais de l’organisation, avec ci-dessous les récits d’un couple sans qui la course n’aurait pas lieu : Patrice et Nathalie Pion.

 Le du Tour de Savoie Mont Blanc est une très belle course de haut niveau qui n’a cessé d’évoluer et de révéler les champions de demain. Il n’y a qu’à lire le palmarès de l’épreuve (disponible sur le site de la course) pour s’en rendre compte.

En 2008, Guillaume Bonnafond a inscrit son nom dans l’histoire de l’épreuve en s’imposant. Depuis, il a évolué et court sous les coureurs d’AG2R La Mondiale. Nous l’avions d’ailleurs retrouvé en mai dernier pour recueillir ses impressions en plein Tour d’Italie. Puis c’est Thomas Navarro (AVC Aix) qui a évoqué le Tour de Savoie Mont Blanc dans le deuxième numéro de son journal, confirmant le prestige et la renommée de l’épreuve.

C’est donc un honneur pour nous de pouvoir faire le lien entre les cyclistes et les organisateurs. Ainsi, nous donnons la parole aux responsables de l’événement.

Première partie : échanges avec Patrice Pion

  • Bonjour Monsieur Pion, vous êtes l’organisateur et le directeur de cette belle course. Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

Je suis devenu cycliste après une rupture des ligaments du genou.  La rééducation passait par le vélo et j’y ai pris goût. Ensuite, j’ai beaucoup fait de cyclo sportive. Coureur puis entraîneur au club de Chambéry, j’ai créé cette organisation par passion.

Le Tour de Savoie, C’était un coup de cœur il y a 18 ans et nous n’avons jamais cessé de progresser depuis.

L’arrivée de Nathalie dans l’organisation, son implication, sa rigueur, nous ont permis de nous structurer et d’accéder au niveau International.

  • Comment est venue l’idée d’organiser un tel événement ?

La passion du cyclisme et l’envie de construire une compétition.

  • Quelles sont les démarches à effectuer pour que la course se passe dans les meilleures conditions ?

Avant tout, le plus important est de FEDERER un groupe pour que l’organisation soit irréprochable et pour que tout se passe bien. Nous avons la chance d’avoir des bénévoles fidèles et responsables qui prennent l’organisation à cœur depuis de nombreuses années. Chacun sait ce qu’il doit faire pour que la course se passe bien. Les nouveaux sont intégrés et formés au modèle des anciens.

Depuis 18 ans, nous avons eu le temps de tester de nombreux dispositifs. Nous savons exactement ce que nous devons mettre en place pour que la course se déroule bien. Il nous a manqué parfois un peu d’aide des pouvoirs publics pour assurer la partie sécurité et nous fournir des forces de l’ordre afin de sécuriser encore mieux nos étapes qui se déroulent sur route ouverte, ne l’oublions pas.

  • Parlons de cette nouvelle édition. Comment le parcours a-t-il été tracé ?

Le parcours est toujours tracé en fonction des villes étapes puisqu’elles sont les premiers éléments que nous obtenons. Ensuite, nous rallions ces villes étapes par les itinéraires les plus intéressants d’un point de vue sportif. Les grands cols, les montées confidentielles que nous découvrons soit grâce aux informations que nous donnent les sportifs du coin, soit grâce aux bénévoles de l’association qui sont de grands sportifs.

  • Comment choisissez-vous les équipes sélectionnées pour y participer ?

Nous nous intéressons en premier lieu au niveau sportif des équipes. C’est vraiment l’aspect déterminant parce que nous souhaitons proposer une course au meilleur niveau sportif.

  • La course a changé de nom cette année. Pourquoi cette modification ?

Nous souhaitions deux choses :

  • Anticiper la réforme des régions et nous recentrer sur le nom des territoires de Savoie.

  • Rendre hommage au territoire que nous parcourons en tous sens et que nous estimons le plus intéressant pour notre sport.

L’entité touristique des Pays de Savoie qui est notre partenaire, s’appelle Savoie Mont Blanc Tourisme. Il nous a paru logique d’adopter ce nom.

  • L’organisation est composée exclusivement de personnes bénévoles, ce qui est d’autant plus remarquable. Combien êtes-vous à œuvrer pour que ces jours de courses soient également un événement festif ?

Sur la course, il y a 200 bénévoles et 60 motards sécurité. Il faut rajouter les 65 hôtes et hôtesses de la caravane. Tout au long de l’année, une dizaine de bénévoles travaillent à l’organisation des deux soirées de présentation (villes étapes et parcours) et à l’organisation générale. Nous tenons beaucoup à cette implication de personnes très différentes, toutes unies par la même passion. Certains sont présents depuis le début, de nouveaux bénévoles nous rejoignent chaque année. Nous sommes une course à l’ambiance très conviviale.

  • En vue de la liste des coureurs engagés, avez-vous fait des pronostics pour les victoires ?

L’équipe Fortuneo-Vital Concept mets la barre haut avec la présence de Brice Feuillu sur cette édition.

  • Enfin, quelles retombées attendez-vous de cette édition du Tour de Savoie Mont Blanc ?

Nous attendons des retombées à différents niveaux :

  • Que les coureurs soient heureux lors de cette course et qu’elle leur offre des perspectives d’évolution pour leur carrière.

  • Que le public soit de plus en plus nombreux à apprécier ce spectacle gratuit et enthousiasmant au bord de nos routes et qu’il encourage ces champions encore inconnus d’eux.

  • Que les villes étapes obtiennent avec cet évènement l’objectif qu’elles se sont fixées et qu’elles recommandent notre course à leurs consœurs afin que nous puissions continuer de proposer une course de qualité

  • Que nos partenaires soient également comblés par notre course et que, tous ensembles, nous puissions continuer ce bel évènement.

Deuxième partie : échanges avec Nathalie Pion

  • Bonjour Madame Pion, comme votre mari, c’est en grande partie grâce à vous que le Tour de Savoie Mont Blanc a lieu, et ce dans les meilleures conditions possibles.  Pouvez-vous non parler de votre parcours et de vos rôles dans l’organisation ?

Je suis arrivée dans le vélo par mon frère qui était cycliste plus jeune. À 18 ans, j’ai passé mon examen de commissaire régional puis national. J’ai œuvré dans cette fonction depuis ; de manière plus ou moins intensive en raison de la progression du Tour de Savoie Mont Blanc. C’est dans ces conditions que Patrice et moi nous sommes rencontrés.

J’ai ainsi rejoint l’organisation en 2005. Je suis en charge de la trésorerie, de l’administratif, en fait de la coordination générale de l’intendance.

  • Vous êtes également la présidente de Chambéry Cyclisme Organisation. Comment en êtes-vous arrivé là ? Quelles sont vos fonctions dans l’association ?

Je suis Présidente de CHAMBERY CYCLISME ORGANISATION depuis octobre 2015, auparavant j’étais trésorière. Je gère le juridique, l’administration en générale.

Pour la première fois nous aurons une salariée au 1er juillet. Elle est en stage au sein de la structure depuis janvier. Elle sera en charge du marketing. Nous sommes ravis car c’est un grand pas pour nous. Cela nous soulage énormément et nous permet de nous libérer pour l’organisation du Tour de Savoie Mont Blanc et pour élaborer les futurs projets de l’association.

  • Parlons un peu logistique : comment organiser la venue, l’hébergement et la restauration des équipes, des suiveurs et des bénévoles ?

C’est un travail de précision et de très longue haleine. Nous commençons à travailler sur les hébergements dès que nous connaissons les villes étapes (fin d’année précédente ou début d’année de l’édition) puisque c’est elles que nous privilégions pour nous accueillir. En ce qui concerne la restauration, nous réalisons tous nos produits nous-mêmes. Nous avons des bénévoles très impliqués qui nous préparent des buffets très attractifs et délicieux à l’aide de produits frais uniquement. Nous tenons à ce que nos bénévoles puissent se restaurer grâce aux produits locaux et de bonne qualité. Ils nous assurent une course superbe, il est normal qu’ils y trouvent aussi du plaisir.

  • Une des préoccupations majeures des organisateurs concerne sans aucun doute la sécurité. Quels seront les dispositifs tout au long des parcours ? Comment sont-t-ils mis en place ?

C’est un travail de collaboration qui est fait avec les personnes responsables qui connaissent bien les problématiques de la route, les contraintes qui nous sont imposées.

Depuis de nombreuses années, nous nous sommes rapprochés du commandant de gendarmerie Gotta, qui a eu à gérer tout au long de sa carrière des plans de circulation pour les courses cyclistes comme le Tour de France, le Dauphiné Libéré… Une fois à la retraite, il nous a rejoint et nous a apporté son savoir-faire et ses compétences. Il fait aujourd’hui parti de l’encadrement de la course.

  • La course pense également au public avec une caravane publicitaire. Cette dernière apporte-t-elle également un plus sur le plan financier de l’épreuve ?  

La caravane doit-être l’image de l’organisation, elle est une partie de notre communication car c’est celle qui va au contact du public.

  • Enfin, même question qu’à votre mari : avez-vous fait des pronostics pour les victoires ?

Je verrai bien Nans Peters (Chambéry Cyclisme Formation).

Crédit photos et vidéos :

Site officiel de l’épreuve

Un grand merci à vous et à votre équipe pour vos initiatives et votre disponibilité. Nous vous souhaitons une belle course, que nous ne manquerons pas de suivre !

Rédigé par

Natacha Cayuela - Coordinatrice pour cyclistes

Passionnée de vélo depuis ses dix ans, Natacha est la fondatrice du site qui ravitaille le cyclisme. Elle est également l'auteur du roman La Bonne échappée, où l'univers de la Petite Reine est mis à l'honneur.