L’UC Briochine voit la vie en bleu marine

Un club breton présenté par Franck Huquet

  • mardi 20 octobre 2020

Les champions et les championnes de demain se forment dans les clubs au long destin. Dans notre pays, rien qu’autour de la Fédération Française de Cyclisme, il en existe plus de 2500, toutes disciplines confondues. Autour de l’encadrement, des coureurs et des nombreux bénévoles sans qui rien ne serait possible, entraînements et compétitions s’enchaînent, avec parfois des chutes et des peines, surmontables grâce à la cohésion menant aux victoires.

 

Photo de Franck Huquet par Adeline Photographies

 

Dans ce mets, nous allons plonger au cœur de l’équipe qui a fait notamment grandir un certain David Gaudu, actuel coureur au sein de la Groupama-FDJ. En compagnie de Franck Huquet, secrétaire adjoint du club, cap sur la Bretagne à la rencontre de l’UC Briochine.

 

~ Entre Histoire, Présent et Futur ~

Le club à été crée en 1932 ; c’est une des plus anciennes associations de la ville de Saint-Brieuc. Le président actuel est Michel Gouedard, depuis 1995 ! c’est le moteur du club, toujours aussi actif aujourd’hui qu’à ses débuts !

Le club compte plus d’une centaine de licenciés. Son orientation est uniquement dédiée aux compétitions, des minimes aux seniors première catégorie. Nos coureurs pratiquent et excellent dans toutes les disciplines : la route, le cyclo-cross, la piste et le VTT.

Les cyclistes qui sont passés par l’UCB et qui sont devenu professionnel par la suite sont : Christophe le Mevel, David Le Lay, Maxime Cam, Johan Le Bon et le dernier en date : David Gaudu.

En 2021, l’UCB va relancer son équipe en Division Nationale qu’il a déjà connu par le passé. on va postuler à la DN3 sous l’impulsion du directeur sportif et coureur au club : Jacques Burlot. Avec comme leader l’ancien professionnel Fabien Schmidt, arrivé au club cette saison.

 

Photo d’équipe par jms photosport

 

 

~ Zoom sur l’équipe féminine ~

Quand je suis arrivé en 2017 à l’UCB, il n’y avait que quatre filles. J’ai vu qu’elles étaient très courageuses, motivées et très peu mises en évidence par rapport aux garçons.

Après avoir discuté avec elles, j’ai proposé de recruter d’autres filles isolées dans les clubs voisins, pour former une belle équipe féminine ! Je rencontre les dirigeants de l’UCB et leur ai proposé un projet pour aider les féminines du club. Épaulé par Michel Bourdonnais, bénévole actif du club et un très bon connaisseur du cyclisme féminin, on est passé à la saison 2018 de quatre filles à dix-neuf, avec un projet d’équipe DN pour les filles dans le futur. Ce dernier est reporté pour le moment, mais pas abandonné.

En attendant, le Comité de Bretagne possède une DN : la Breizh ladies. On avait quatre filles du club dans cette DN la saison dernière et trois cette année. Cela leur permet de participer aux Coupes de France et à quelques épreuves UCI pour les meilleures.

Grâce à ses très bon résultats sur la saison 2019, une de nos licenciées a réussi à intégrer l’équipe UCI Charente-Maritime Women Cycling. Elle reste licenciée chez nous et vient participer dès qu’elle le peut à quelques course avec nous.

Sur le plan des études, on remarquera que nos filles se dirigent toutes vers de longues études au dela du bac +3. Deux filles sont en école d’ingénieur, dont une qui vient d’obtenir son diplôme. Elles ont moins le rêve de cyclisme pro que les garçons et comprennent rapidement qu’elles arriveront difficilement à en vivre, au vu de la précarité du cyclisme pro féminin.

On ne constate pas de différence dans la façon de s’entraîner des filles par rapport aux garçons, elles aiment d’ailleurs se mesurer avec eux. Certaines préfèrent même les entraînements avec les gars, mais on essaie de proposer quelques sorties entre filles pour fédérer au mieux l’esprit d’équipe et la bonne entente, pour les futures courses.

Malgré une médiatisation récente, le cyclisme féminin manque d’effectif ; ce n’est pas encore ça. Peu de filles qui ne sont pas issues de familles cyclistes débutent le vélo. La FFC met plusieurs actions en place chaque année, mais sur le terrain on le voit bien : ça ne prend pas.

Je garde l’espoir de monter une équipe DN filles à l’UC Briochine, mais on ne fera pas ça au détriment d’une autre équipe, et il nous faudra un effectif solide capable de suivre sur des Coupes de France. On ne peut pas se permettre pour un petit club d’envoyer des filles à l’autre bout de la France sur une course trop difficile qu’elles ne termineront pas. Le cyclisme est un sport difficile et exigeant qui nécessite des capacités physiques et un bon mental.

 

Photo via l’UC Briochine

 

 

~ Une saison forcément spéciale ~

Cette saison avait très bien démarrée, avec des victoires déjà pour nos coureurs mais elle s’est stoppée rapidement sur une de nos épreuves phare de début de saison en Bretagne : « L’étoile de Tressignaux ».

La suite comme vous le savez, cela a été une reprise de façon chaotique, entre les courses déplacées ou annulées… . En Bretagne, on a eu la chance d’avoir des chronos de reprise dès début juillet et la saison se terminera le 7 novembre sur route.

Nous n’avons pas eu de soucis financiers. Grâce à une bonne gestion du club et des partenaires fidèles et investis, qui repartent pour la saison 2021. La plus grande frustration est au niveau des courses féminines, très peu nombreuses de ce fait, avec l’épreuve majeure : « La route de l’Ouest » annulée cette saison.

Il faut remercier tous les bénévoles et dirigeants du club qui passent beaucoup de leur temps pour le club et aussi à organiser de nombreuses épreuves sur notre département.

 

~ Les recrues arrivent ~

Pour le recrutement, on choisit des licenciés qui ont envie de faire du vélo dans un bon esprit au sein d’une équipe « familiale », où chacun apporte sa pierre à l’édifice. Certains viennent dans l’optique de progresser pour accéder au plus au niveau ensuite et d’autres reviennent de grandes structures pour avoir un programme de courses plus allégé et pourvoir s’organiser en fonction de leur emploi du temps, de vie de famille et ceci sans pression de l’équipe.

La personnalité, la gentillesse, l’esprit d’équipe et le respect des autres coureurs sont des qualités importantes que l’on recherche, bien avant les qualités physiques.

 

Photo : Géraldine Magnan Photographie

 

 

~ Saveurs bretonnes ~

Être coureur cycliste en Bretagne est effectivement un gros avantage, je pense. Dans chaque catégories ou presque, on peut courir tous les week-ends à moins d’une heure de chez nous, même si le nombre d’épreuves ici aussi à fortement diminué depuis de nombreuses années. Mais l’offre de courses reste encore très bonne. Sur une saison dite « normale », au mois de mai et juin on peut facilement enchaîner trois courses par semaine si on le veut !

Notre département des Côtes d’Armor a la particularité de posséder trois clubs de DN1, ce qui est inédit en France. L’an prochain, avec nous il y aura si tout se passe bien quatre clubs de Division Nationale !

Le week-end, toute l’année vous trouvez facilement un groupe pour s’entraîner, et c’est pratiquement impossible de faire une sortie sur route sans croiser un cycliste ici ! Le public présent sur chaque courses est aussi une motivation supplémentaire !

Au niveau de relief des circuit il y a de tout, c’est très varié et c’est vraiment sympa. Il nous manque juste la montagne, mais bon on ne peut pas tout avoir ! Quant à la sécurité des routes, malheureusement ce n’est pas mieux qu’ailleurs. Beaucoup de choses restent à faire pour pédaler en sécurité.

 

~ Qui est Franck Huquet ? ~

J’ai commencé le vélo en minimes 2 au CC Plancoët, passion transmise par mon père cycliste lui aussi. À 20ans j’arrête ; les études, un manque de motivation donc plus de résultats me font lâcher le vélo. Je ne veux pas arrêter le sport. Je trouve donc par hasard à coté de chez moi un club d’aviron ! J’ai pratiqué ce sport pendant huit ans en compétition également, je m’investis dans l’association et je passe mon diplôme d’éducateur, qui me permet d’encadrer les jeunes.

Je découvre donc là ma passion pour m’impliquer à aider les autres dans une association. Mais quand on a baigner dans le vélo, on y revient toujours ! Je m’inscris sur une cyclosportive sans trop de kilomètres au compteur, en mode loisir. Problème : je me prends au jeu rapidement et me retrouve à essayer de suivre, pas longtemps du coup, les coureurs devant, dont un qui n’était autre que le jeune Cyril Gauthier. Et bim ! Le déclic ; je reprends une licence !

Je continue un peu l’aviron à ce moment-là, mais j’apprends que je suis atteint de spondylarthrite ankylosante, l’aviron n’est pas déconseillé, mais porter les bateaux oui et le seul sport où je me sens bien avec mes douleurs aléatoire, c’est le cyclisme !

Donc depuis, je ne fais que du vélo. Je me suis investi dans le club de l’UC Briochine depuis la création de l’équipe féminine. Je gère aussi les réseaux sociaux du club et la communication. Je ne partage d’ailleurs rien de ma vie privée sur les réseaux, seulement du cyclisme. Seuls mes amis connaissent ma vie privée et je pense que c’est mieux ainsi.

 

Photo de groupe par Franck H.

 

Merci à Franck Huquet de nous avoir présenté l’UC Briochine avec ce mets régional. Nous apprécions cet esprit familial primordial au cœur d’une équipe ainsi que l’évolution positive autour des actions favorisant le cyclisme féminin.

Bonne route à toute l’équipe et au plaisir de suivre vos prochaines aventures via la page Facebook du club et votre compte Twitter.

Rédigé par

Natacha Cayuela - Coordinatrice pour cyclistes

Passionnée de vélo depuis ses dix ans, Natacha est la fondatrice du site qui ravitaille le cyclisme. Elle est également l'auteur du roman La Bonne échappée, où l'univers de la Petite Reine est mis à l'honneur.