L’an passé, il nous avait parlé de ses nouveaux défis suite à sa volonté d’arrêter sa carrière de cycliste professionnel. Ce qui lui a permis de vivre de belles aventures toujours autour du vélo tout en peaufinant ses ambitions. Les bonnes opportunités se sont enchaînées depuis.
Désormais, il travaille pour la Fédération Française de Cyclisme afin de proposer toujours plus de services aux passionnés de vélo. Il est avec nous le temps d’une interview. Pierre Idjouadiene vous raconte tout !
- Bonjour Pierre, lors de notre précédent mets, nous avions commencé par une citation. Conservons la coutume ! Quelle est celle qui rythme ta vie comme ton état d’esprit ces jours-ci ?
« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». C’est une phrase de Corneille que j’aime bien dire à mes coureurs en rigolant. Elle est un peu guerrière, mais en vérité elle traduit à mon sens l’idée que plus le projet parait flou ou compliqué, plus il est beau à mener. J’essaye de l’appliquer au quotidien dans ma vie, toujours en quête de défis.
- Tu nous avais décrit ta nouvelle vie bien remplie ; qu’en est-il depuis ?
C’est encore pire ! Ou encore mieux, ça dépend de quel côté on se place. Concernant mes défis à vélo, c’est un peu le néant depuis que je suis arrivé à la FFC. J’avais participé à deux ULTRA sur route en 2021, dont la Race Across France 1100 kilomètres, mais ça laisse des traces sur l’organisme ; et même si j’ai énormément appris sur moi et sur mon corps lors de cet évènement en prenant un plaisir fou, je n’ai pas tellement apprécié les trois semaines qui ont suivi. Beaucoup de fatigue, quelques troubles de l’attention, ce qui est compliqué à gérer lorsqu’on a d’autres projets que le vélo.
Il faut dire que je découvre ce qu’un travail à plein temps implique, encore plus avec une formation DESJEPS cyclisme en parallèle. J’apprends énormément et ça me plaît.
Entre temps, j’ai acheté une maison (4 murs et un toit) avec ma future femme, avec des milliards de travaux que nous réalisons pour la majorité nous-même. Disons que les journées commencent tôt, et finissent tard.
Photo via Pierre Idjouadiene
- Où en est ton projet autour du gravel ?
Je suis à fond ! Même si je roule moins, la Team LOOK Gravel que nous avons monté entre copains l’année dernière se développe. Soutenus par la marque LOOK, on participe à plusieurs évènements, des courses, des rassemblements, de façon régulière.
On échange beaucoup avec les commerciaux et les ingénieurs produits de LOOK et de Corima, en plus de tous ceux de nos sponsors comme Winsleek, Julbo, Zéfal, Chef de File, Hutschinson pour ne citer qu’eux… L’ambiance est super, et chaque ride se termine par une bière. C’est le vélo que j’aime, et il est rendu possible par l’esprit gravel.
Bien-sûr, j’ai gardé mon esprit de compétition et j’aime bien jouer devant pour la gagne sur les courses de gravel, mais ce que je préfère maintenant c’est le partage avec tous les concurrents et les copains au ravito d’après course.
J’espère que les courses gravel vont garder cet esprit et qu’on ne va pas voir débarquer l’esprit de compétition malsain qu’on peut parfois voir sur la route. Je ferai, et toute la Team LOOK Gravel fera en sorte de préserver le Gravel Art de vivre.
Photo : La Vache qui Rit 2021
- Tu poursuis tes études en alternance. Quel diplôme prépares-tu et quelles portes s’ouvriront une fois obtenu ?
En 2021 j’ai validé mon DEJEPS Cyclisme Traditionnel, qui me permet d’entraîner, d’accompagner et d’encadrer la pratique cycliste sur route ou en gravel, hors ou en compétition. J’aurais pu m’arrêter là, mais j’ai préféré poursuivre l’aventure de l’apprentissage, car j’aime ça, tout simplement, et je voulais acquérir de nouvelles compétences.
Depuis octobre 2021, je suis en formation DESJEPS Cyclisme, jusqu’en novembre 2022. C’est une formation complète, qui propose à la fois du management sportif, à la fois de l’expertise de pointe en entraînement. Ce diplôme ouvre sur le papier des portes dans le management d’équipes, la direction de projets, et la direction de l’entraînement. Je dis sur le papier, car dans le vélo comme dans la vie, ce n’est pas le diplôme qui fait la valeur du travailleur. Mais j’apprends beaucoup de choses qui me serviront dans mes futures missions.
- Qui dit alternance dit travail en parallèle. Et c’est carrément à la Fédération Française de Cyclisme que tu as trouvé ta place ! Comment est-ce arrivé ?
Grace à Pierre-Yves Chatelon (entraîneur national de l’équipe de France U23 Route) qui m’a rapproché de la FFC, et à Yvon Sanquer et l’UNCP (le syndicat des coureurs professionnels) qui m’ont encouragé à poursuivre mes études. PYC m’avait sélectionné à plusieurs reprises quand j’étais coureur, et nous avions gardé de bons contacts.
Ça faisait longtemps que je voulais travailler avec lui, car j’aime sa façon de voir le vélo. En plus, j’ai déménagé en Limousin, tout près de chez lui. Je devais intervenir sur une mission FFC à l’été 2021, et comme je cherchais une alternance pour ma formation DESJEPS, les contacts sont venus naturellement. Christophe Manin et Thierry Bedos (DTN, et DTN adjoint au développement à la FFC) ont apprécié mon profil et m’ont fait confiance pour rejoindre la Fédération sur deux missions : une mission avec l’équipe de France sur la performance, et une autre, la principale, sur le développement de l’offre de stages et séjours de la FFC.
- La FFC continue sa belle évolution en proposant toujours plus de biens et services. Peux-tu nous parler de cette volonté d’offrir toujours plus à ses licenciés ?
Depuis quelques années maintenant, la FFC a enclenché un processus de transformation de son modèle et de son image. Elle n’est plus exclusivement concentrée sur la performance ou sur la formation des jeunes cyclistes, mais elle désire maintenant étendre son offre de services à tous les pratiquants du vélo. Je dis bien vélo, et non cyclisme, car nous sommes sur un style de pratique beaucoup plus général. Elle désire fédérer les pratiquants, et leur proposer toujours plus de services, gratuits ou marchands.
Le sport santé ou le savoir rouler à vélo sont de bons exemples, ou encore les équipements pour le vélo comme les pump-track ou les pistes de BMX qui se développent à vitesse Grand V avant les JO de 2024. Les dirigeants veulent que la France devienne une Nation de Vélo, et nous sommes sur la bonne voie. C’est un long processus, mais nos équipes à la FFC s’étoffent pour travailler sur tous les domaines du vélo et décliner cette politique dans les régions. Le but étant qu’il y ait de plus en plus de pratiquants sur le territoire.
Photo : Florent Thevenin. Avec Thierry Bedos lors d’une présentation de la politique fédérale
- La FFC propose désormais des séjours organisés afin de vivre et de partager des expériences inédites en pédalant. Et c’est justement toi qui les organises ?
Les stages et séjours sont un peu les nouveaux-nés de ces services. Ils ont été créés en 2021, et cette année nous avons proposé le premier catalogue complet FFC. Je suis responsable de l’offre des séjours adultes, alors que mon collègue Florent Boutte est en charge des stages académie pour les mineurs. L’un comme pour l’autre, l’idée est de faire bénéficier aux participants de toute l’expertise technique et d’accompagnement que nous sommes capables de proposer à la FFC. Des plans d’entraînements individualisés, des conseils techniques, sur la nutrition, sur la gestion de l’effort, etc. Et ce, dans toutes les disciplines du vélo : de la route au VTT, en passant par le gravel, le cyclocross, le BMX, la piste…
Bien-sûr, sur les séjours adultes, on propose aussi des activités touristiques et de découverte du territoire. Pour chaque type de pratique (loisir ou performance), il existe un séjour qui sait répondre aux besoins.
Que ce soit pour les jeunes ou les adultes, on vend du rêve, littéralement. Qui n’a jamais rêvé de gravir le Mont-Ventoux ou le Galibier, de participer à un évènement de masse comme l’Étape du Tour avec un plan d’entraînement individuel et un briefing comme les pros ? Ou qui ne souhaite pas partir à l’aventure en itinérance en gravel, tout en ayant une assistance mécanique et des conseils techniques pour repartir frais et léger chaque jour avec un vélo propre ?
À chaque fois, les encadrants sont d’anciens professionnels, des mécanos de l’équipe de France, des champions du monde ou Olympiques comme Arnaud Jouffroy ou Julie Bresset… C’est une chance unique pour nos clients.
Laurent Parvy, mécano de la FFC
- Comment fais-tu pour concevoir un séjour ?
C’est un long processus, qui vient avant tout de mon expérience de cycliste, et surtout des richesses du territoire français ! Je commence d’abord pour cibler le type de clientèle, et la meilleure destination possible pour elle. Ensuite, je travaille avec nos partenaires pour proposer le meilleur programme possible, et des hébergements qui ont le plus de charme pour laisser à nos clients des souvenirs gravés à jamais. Enfin, je construis la fiche produit, le met en ligne sur le catalogue FFC et sur Sports’N Connect (notre plateforme de vente), et c’est parti !
Il y a un long travail de communication et de diffusion, mais c’est tellement agréable de parler d’un projet qu’on aime et dans lequel on place toute notre énergie.
Tour du Ventoux gravel, séjour FFC
- Visiblement, tes journées sont toujours bien rythmées ! Qu’est-ce qui t’occupe lorsque tu laisses le vélo de côté ?
La maison (j’y passe toutes mes soirées et tous mes week-end), ma compagne Marion, mes amis et ma famille, c’est déjà pas mal.
- Comment te ressources-tu pour reprendre des forces ?
En ce moment, un café piston à l’italienne avec une eau chaude au réchaud campigaz sur les escaliers de ma maison, une chaise de camping à l’emplacement de ma future terrasse, une paire de lunettes de soleil, en admirant les oiseaux qui bouffent les cerises que je n’arrive pas à cueillir sur mes deux cerisiers. C’est ça la recette du bonheur du printemps !
- Une inspiration pour finaliser notre recette ?
Je ne cuisine pas beaucoup en ce moment, mais j’aimerais bien manger un plat un peu épicé, comme de ceux qu’on peut trouver sur l’ile de la Réunion. Un rougaille par exemple. Ca tombe bien, en novembre on y part avec la FFC et le Comité de la Réunion pour un séjour qui s’annonce SU-BLIME !
Merci à Pierre Idjouadiene pour cet entretien. Bravo à toi et à la Fédération Française de Cyclisme pour tout ce que vous entreprenez !
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