A seulement vingt ans, Thomas Boudat jongle parfaitement entre jeunesse et maturité, entre gentillesse et disponibilité. C’est avec honneur et gratitude que nous avons pris des nouvelles du futur coureur professionnel qu’il est, à quelques jours des championnats du monde en ligne espoir.
Au bon dossard : Tout d’abord merci de nous accorder un peu de temps alors que le site n’est pas encore en ligne.
Thomas : Il n’y a pas de soucis.
Au bon dossard :Tu vas participer aux championnats du monde espoir sur route. Si l’on retrace ton parcours sous forme de flash-back, comment en es-tu arrivé là ?
Thomas :
– Ma première course de vélo, j’avais six ans en école de cyclisme.
– Ma première victoire, c’était en catégorie pupille, donc peu de temps après mes débuts.
– Mon premier titre important sur piste : champion d’Europe de la course aux points junior, à dix-sept ans.
– Et cette année : champion du monde de l’omnium.
Au bon dossard : bravo pour ce palmarès impressionnant, on peut dire que tu es précoce ! Tu concilies la piste et la route, ce n’est pas forcément évident…
Thomas : oui, mais j’y arrive. Je ne cache pas que c’est difficile, qu’après une grosse course par étape sur route, enchaîner sur un stage en piste pendant une semaine… J’essaie d’optimiser au maximum cette double relation route et piste car je pense que c’est vraiment bénéfique pour moi et pour le futur. Je ne suis pas le seul à qui ça réussit.
Au bon dossard : Tu viens de tout rafler sur le Grand Prix de Machecoul ce week-end. Quel est ton état d’esprit à quelques jours de l’épreuve ? Comment te sens-tu ?
Thomas : Je suis plutôt confiant avec cette victoire. En plus remporter le sprint c’était super car c’était ma dernière course sous les couleurs de Vendée U. Je finis bien mon passage chez eux. A cinq jours des championnats du monde, c’est encore plus important.
Au bon dossard : C’est de très bonne augure, pourvue que la forme soit là le jour J !
Thomas : Oui, j’ai fais un gros mois de préparation. Je vais donc privilégier la récupération pour pouvoir surcompenser de tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant, et j’espère que ça marchera.
Au bon dossard : Justement, pour bien récupérer, comment tu t’y prends ? Tu poses le vélo ?
Thomas : je fais des sorties courtes, pas rapides. Je dors bien, je fais quelques bains froid. Le sommeil et bien manger sont deux choses primordiales pour bien récupérer.
Au bon dossard : Parlons un peu de l’équipe de France : quel seront tes rôles et tes objectifs au sein de l’équipe tricolore ?
Thomas : Mon rôle sera simple : répondre aux attentes du sélectionneur en cas d’arrivée au sprint ; je suis le sprinteur désigné de l’équipe. Mes ambitions bien sûr, c’est d’aller décrocher une médaille, sachant que c’est mon dernier championnat du monde sur route espoir. Je pense que ça sera ma dernière course de la saison et en tant qu’amateur. C’est important pour moi de bien clôturer ma carrière.
Au bon dossard : Tu crois qu’il y a beaucoup de chances que ça arrive au sprint avec le parcours proposé ?
Thomas : Chez les espoirs, je pense que les 200 coureurs n’arriveront pas au sprint mais on peut miser sur 40 ou 50 coureurs qui se seront détachés dans les derniers tours. Les danois et les australiens vont certainement tout mettre en œuvre pour que ça arrive au sprint. Caleb Ewan est l’un des grand favoris. Magnus Cort Nielsen est très rapide dans des sprints en groupe réduit, donc il y a des chances que ça arrive au sprint. Caleb Ewan est un homme de championnats, il a terminé quatrième l’année dernière alors que le parcours était bien plus difficile que cette année, il ne s’est jamais trop loupé sur ses grands objectifs. L’équipe d’Australie a l’habitude de rouler pour lui, je ne vois pas pourquoi ça changerait vendredi.
Au bon dossard : Que penses-tu manger au petit matin du grand jour ?
Thomas : des pâtes et du jambon blanc, quatre heures avant le départ.
Au bon dossard : Et pendant la course que vas-tu trouver dans ta musette ?
Thomas : Des barres de céréales. La journée va être longue, il va falloir bien s’alimenter. Je pense que ça va être l’une des clés de la réussite sur cette course. Sur certaines on peut passer à côté mais là, vu la difficulté, le dénivelé et le niveau qu’il va y avoir, si on oublie de manger dans les premiers kilomètres ont va le payer cash à la fin. Et dans les bidons, que des boissons énergétiques.
Au bon dossard : La météo a été mauvaise pour ses débuts de championnats…
Thomas : Ce n’est pas marrant du tout. On a tellement eu de pluie cette saison que je commence à être un peu bassiné. Si on peut éviter de faire un championnat du monde sous la pluie ce n’est pas plus mal.
Au bon dossard : Connais-tu déjà le numéro du dossard que tu porteras ?
Thomas : Pas encore. Je ne pense même pas que la fédération les connaissent pour le moment. Il y a une liste des engagés mais je crois que la liste des partants avec les dossards sera communiquée juste deux jours avant la course, en vu d’éventuels changements de dernière minute.
Au bon dossard : Es-tu sensible aux chiffres qui te portes ? Un nombre fétiche ou une superstition ?
J’affectionne pas mal le dossard 13 et le dossard 7. Ils me portent souvent chance.
L’équipe d’Au bon dossard te remercie à nouveau pour cette interview. On ne manquera pas de t’encourager toi, l’équipe de France sans oublier les autres coureurs, et on te dit à bientôt…