Un vendredi 13 sur Paris-Nice

Des Vignes avant la Mer

  • samedi 14 mars 2015

Ce n’est pas tous les jours que nous avons l’occasion d’aller « sur le terrain ». Alors, lorsque les courses passent à domicile, c’est toujours un plaisir de retrouver l’ambiance si particulière d’une course, qui plus est de haut niveau, avec un très beau plateau. Depuis plusieurs années, le Vaucluse avait pour coutume d’accueillir le départ d’une étape de La course au soleil. Cette fois-ci, le village de Rasteau et ses vignes ont vu arrivé à très vive allure les 154 coureurs et les nombreux suiveurs et amateurs.

 

 

 

Même si les départs sont plus propices pour rencontrer et aborder les coureurs, assister à une fin d’étape sans être derrière un écran est toujours impressionnant. En ce vendredi 13, nous avons voulu savoir si cette journée porterait chance ou non aux coureurs.  S’il y en a un qui retiendra cette date plus que d’autres, c’est bien David Cimolai. Le coureur de Lampre-Merida a levé les bras pour la deuxième fois de la saison, après avoir remporté le Trophée Laigueglia le 19 février dernier. Le sprinteur de 25 ans a offert une belle récompense à son équipe, et sera certainement de plus en plus surveillé dans le peloton.

En revanche, un coureur se souviendra certainement longtemps du dernier kilomètre, dans les vignes provençales. Repris après avoir passé la flamme rouge seul en tête, au terme d’une longue échappée non solitaire, Thomas De Gendt en voulait, s’est donné, arraché. Mais ça n’aura pas été suffisant. Déjà à l’avant la veille, ses efforts n’auront pas été vain puisqu’il a consolidé son maillot à pois de meilleur grimpeur. Le coureur belge de Lotto-Soudal a eu la force de s’infiltrer dans la grande échappée lors de l’étape suivante, ce qui lui a permis d’assurer de porter son maillot à pois jusqu’à la fin de l’épreuve.

 

 

Ce vendredi 13 n’aura pas non plus porté chance aux coureurs victimes de chutes, ni à Bryan Coquard (Europcar), qui a vu de prés la victoire, mais qui lui a de nouveau échappée. Avec son talent et sa puissance, ce n’est certainement que partie remise.

Un leader s’est montré à l’avant aujourd’hui, accompagnant De Gent ainsi que Romain Sicard (Europcar), Egor Silin (Katusha) et Pawel Poljanski (Tinkoff-Saxo). Vainqueur avec brio du dernier Critérium du Dauphiné, Andrew Talansky a décidé d’aller de l’avant,  et a finalement craqué dans les derniers kilomètres. Une fois la ligne franchie, l’américain a retrouvé le bus de son équipe Cannondale-Garmin, mais il a opté, comme un bon nombre de coureurs, de tourner les jambes sur home-trainer afin de récupérer de ses efforts violant et d’éliminer les toxines. Nous avons remarqué la solidarité, le partage et la confiance de son « équipe de l’ombre ». Soigneurs ou mécaniciens, les membres d’une équipe ne manque rien de la journée de leurs coureurs. En plus de faire un travail remarquable autour d’eux, ils sont là pour les encourager, les soutenir et les féliciter au quotidien, dans la victoire comme dans la douleur. Le cyclisme est décidément un très beau sport d’équipe !

  

 

Enfin, nous avons eu le plaisir d’échanger quelques mots avec Mikaël Cherel, alors que lui aussi récupérait sur home-trainer aux côtés de Jan Bakelants et de leur leader Romain Bardet. Lorsque nous lui avons demandé s’il était superstitieux, Mikaël Cherel n’avait pas fait attention à la date : « Lorsque l’on est dans une épreuve d’une semaine, on ne se rend pas vraiment compte du jour où nous sommes tellement on vit la course à fond ».

Si certaines personnes aiment jouer au loto, ce n’est pas le cas du coureur français. Mais s’il aurait l’occasion de gagner le jackpot, il en profiterait pour faire plaisir à sa famille, et assurer ses arrières. Et pourquoi pas faire le tour du monde, mais pas à vélo ! Par la suite, nous avons parlé ravitaillement un peu spécial avec le coureur d’AG2R La Mondiale. Pour fêter une éventuelle victoire, un bon gâteau au chocolat serait la bienvenu ! Mikaël Cherel a une préférence pour tout ce qui est sucré. Enfin, impossible de ne pas évoquer le vin lorsqu’on n’est qu’entourés de vignes. Le sudiste d’adoption apprécie de boire un verre de Bordelais, mais seulement en période hivernale.

Se rendre sur les courses, c’est aussi l’occasion de rencontrer les amateurs de vélo. Nous avons croisé quelques coureurs de clubs locaux, dont le vélo-club Le Thor-Gadagne, école de cyclisme qui forme les futurs champions de la région. Nous avons également pu échanger avec d’autres médias que nous remercions, dont Europe 1 et le Dauphiné, qui nous a consacré un article dans le Vaucluse matin de ce samedi 14 mars.

Le temps que tous les coureurs et suiveurs soient parés pour le départ, le cortège n’a pas traîné longtemps après l’arrivée. Et pour cause, un long transfert les attendaient jusqu’à Nice. « Je vais rester au calme le plus possible et prendre des nouvelles de ma famille pendant le trajet », nous a confié Mikaël Cherel.

La course s’en est donc allée ainsi vers de nouvelles aventures, laissant le soleil se coucher sur les vignes de Rasteau.

Rédigé par

Natacha Cayuela - Coordinatrice pour cyclistes

Passionnée de vélo depuis ses dix ans, Natacha est la fondatrice du site qui ravitaille le cyclisme. Elle est également l'auteur du roman La Bonne échappée, où l'univers de la Petite Reine est mis à l'honneur.