La gazette de Lucas Papillon – Étape 3

Étape 3 - Entre Savoie et Bleu-Blanc-Rouge

  • samedi 11 juillet 2015
  • Comment s’est déroulé le mois de juin pour toi ?

Pour ma part, ce fut un bon mois de juin. Il  y eu pas mal de bonne choses, forcement quelques frustrations, mais dans sa globalité il est positif.

  • Et ton principal objectif ?

C’était le tour des Pays de Savoie. Ma première course en équipe de France. Cela c’est bien passé puisque j’en termine 12ème au général final. Je l’avais coché et j’ai répondu présent, donc c’est une satisfaction. Après j’ai une pointe d’amertume de ne pas finir dans le top 10. Avec Pierre Bourlot, mon entraîneur, on a innové et essayé des choses dans ma préparation pour cet objectif. J’avais vraiment réussi à élevé mon niveau et physiquement je suis persuadé que j’avais les capacité d’être dans les 10 premiers. J’ai manqué un peu de lucidité par moments en fournissant des efforts parfois inutiles et puis cette année il fallait courir très juste. Sur la deuxième étape, je me fais avoir par un petit groupe qui sort dans une descente et qui a pris trop de champs pour pouvoir le revoir dans le dernier col. Sur la dernière étape, idem je prends une cassure, mais c’est une faute de ma part. Donc bilan positif avec un mais.

Il y avait aussi le championnat de France, qui était à l’égal du Tour des Pays de Savoie en terme d’objectif. C’est le genre de course ou on n’a pas le droit de nourrir des regrets. La première échappée va souvent au bout donc je me suis dit qu’il fallait la prendre. Chose faite, j’ai passé les trois quarts de la course devant. Malheureusement cette année ça n’a pas sourit aux audacieux, mais j’ai fait une belle course, sans regret, et ça aurait pu rigoler donc pas de frustration.

  • Parlons un peu de l’attraction de juillet : le Tour de France. Est-ce que tu le suis ?

Oui, mais pas de façon assidu. Je regarde surtout la dernière demi-heure de course, quand c’est possible. Avec les courses à étapes nombreuses à cette période, les entraînements, il y a malheureusement beaucoup de belles étapes qui nous passent sous le nez.

  • Si tu pouvais faire partie d’une équipe présente sur la Grande Boucle, laquelle choisirais-tu ? Pourquoi ?

C’est un choix de luxe cette question ! Je n’ai pas de préférence à vrai dire. Un petit penchant pour une équipe française quand même.

  • Quel y serait ton rôle ?

C’est délicat de répondre car il est vraiment compliqué de se projeter à un tel niveau. Cela dépendrait de l’équipe, de ses ambitions, ect.

  • Que penses-tu du parcours et des difficultés de cette première semaine ?

Je la trouve très dur. Il est de coutume d’avoir une première semaine assez axée sur les sprints. Cette année, c’est une vraie boucherie pour les leaders. Il y a beaucoup d’arrivées compliquées, plus l’étape des pavés. C’est très intéressant, puisque ça oblige les leaders à être dans une condition physique importante d’entrée de jeu alors que parfois ils pouvaient se permettre de monter en pression crescendo. Psychologiquement, ça leur met la pression d’entrée alors que la course dure trois semaines.

  • Il y a énormément de chutes sur les premières étapes. Heureusement, ça tombe moins chez les amateurs ?

Oui, c’est  vrai que ça tombe beaucoup moins chez les amateurs. Je ne sais trop pourquoi à vrai dire. Cela frotte pourtant fort sur certaines courses  où il y a de l’enjeu et une nécessité de placement. La fatigue psychologique et physique qui s’accumule sur un grand Tour doit en partie accentuer ces probabilités de chutes. Et puis c’est le Tour, la prise de risque doit s’en trouver certainement décuplée là ou dans le peloton amateur beaucoup (et heureusement) ont tendance à moins débrancher.

  • En période de canicule, comment gères-tu les entraînements, l’alimentation et la récupération ?

À vrai dire, je suis un vrai lézard… J’adore ces fortes chaleurs. Je suis en stage en montagne en ce moment et monter les cols sur des sorties de cinq heures ou plus en pleine cagne ne me dérange pas du tout ! J’ai  vraiment l’impression que mon organisme est au rendement optimal dans ces conditions. Après je ne suis pas non plus à l’abri d’un coup de chaleur pour autant.

En pratique, je prends soins de boire vraiment régulièrement sur le vélo et donc de m’arrêter remplir mes bidons au bar ou aux fontaines sur le tracé. En dehors, mis à part l’hydratation augmentée, je ne change pas grand chose dans mon alimentation, elle est déjà saine donc pas besoin de modifier les choses. On a tendance à manger plus de crudités, de fruits, mais c’est plus une envie après avoir cuit sur le vélo qu’une réelle démarche. Idem sur la récupération. Juste, le jet d’eau froide sur les jambes lors de la douche après l’entraînement, cela devient un incontournable !

  • Quels sont tes prochains objectifs au niveau vélo et plus perso ?

J’ai coupé sur blessure après le championnat de France. J’aborde donc l’été plein de jus mais je ne me suis pas fixé d’objectifs précis. C’est une période où je voudrais marcher dans la globalité et je n’ai pas de calendrier défini. Et puis ma blessure au dos fait des siennes pour disparaître complètement ce qui me tracasse un peu (beaucoup) en ce moment. Depuis quelques jours ça va mieux, j’espère que c’est derrière.

À  court terme, il y a le Tour du Val d’Aoste la semaine prochaine (du 14 au 19 juillet). Sur le papier, c’est la course type pour moi. Six jours de courses, quatre arrivées au sommet, des étapes longues et riches en dénivelé… tout ce que j’aime ! Je reconnais actuellement les étapes en Italie, et la dureté est assez impressionnante. Je continue de faire attention à mon dos jusqu’à dimanche pour voir si je n’ai plus aucunes séquelles. J’aimerais bien y faire un gros résultat, je pense à cette course depuis cet hiver.

En dehors, ramener la miss de la Vallée d’Aoste à la maison après le Tour ne serait pas une mauvaise initiative !

Nous te souhaitons bonne chance pour cet objectif ! Pour savoir comment Lucas aura vécu son séjour en Italie, rendez-vous dans la prochaine Gazette. 

Rédigé par

Natacha Cayuela - Coordinatrice pour cyclistes

Passionnée de vélo depuis ses dix ans, Natacha est la fondatrice du site qui ravitaille le cyclisme. Elle est également l'auteur du roman La Bonne échappée, où l'univers de la Petite Reine est mis à l'honneur.