Ils ont levé les bras après nos petits plats

Un week-end chargé d'Histoire et de Victoires

  • mercredi 13 mai 2015

Lors du week-end du 8 mai, à l’ombre du Giro qui a débuté, le planning des coureurs même amateurs a été chargé. Après les kilomètres avalés et les étapes parcourues, des bras se sont levés lors des arrivées. Parmi  les vainqueurs de ce week-end prolongé, certains coureurs qu’Au bon dossard a rencontré ont franchi  en tête la ligne d’arrivée tant convoitée. Nous sommes donc allées de nouveau à leur rencontre afin de partager leurs courses et leurs impressions.

En route pour le Tour du Chablais-Léman en compagnie d’Alexis Dulin.

Depuis l’an dernier, nous suivons le parcours du coureur auvergnat du Team Pro Immo Nicolas Roux. (voir nos précédents plats ici). Déjà victorieux à plusieurs reprises depuis le début de saison, Alexis s’est de nouveau imposé, cette fois-ci dans les Alpes.

Crédit photos : Châtel Tourisme

Son récit confié Au bon dossard :

 » Mon weekend en Haute-Savoie s’est plutôt bien passé ! Je suis juste un peu déçu de l’étape de samedi car je me suis fait piéger dans un deuxième peloton et je loupe la bonne échappée, ce qui au final me fait perdre le classement général. Mais bon c’est comme ça.

Par contre, le dimanche j’étais revanchard, dès le matin au chrono je voulais reprendre un maximum de temps, ce que je suis plutôt bien arrivée à faire. Là encore, un peu déçu de finir deuxième mais Thomas Rostollan (AVC d’Aix) était bien le plus fort !

L’après-midi, j’avais de superbes jambes. Dans les bosses précédant le dernier col, je sentais que je pouvais faire un beau final. J’ai donc attaqué au pied du dernier col, Le Corbier, à 25 kilomètres de l’arrivée. Deux coureurs m’ont suivi : Mathieu  Le Lavandier (CC Etupes) et Victor Lafay (Chambéry Cyclisme Formation), mais aucun des deux ne voulais rouler avec moi. J’ai donc fait un deuxième chrono de vingt kilomètres avec deux coureurs dans ma roue. Au final, je gagne l’étape en arrivant à dépasser au dernier moment Victor Lafay qui avait attaqué à deux kilomètres de la ligne. Et je remonte à la deuxième place du général.

Je suis donc heureux de mon week-end. Mes coéquipiers m’ont super bien aidé, à remonter dans le peloton, à rouler aux pieds des cols, je les en remercie beaucoup ! »

Dans la roue de Guillaume Gaboriaud sur la Ronde Nancéienne.

Après avoir organisé, couru, puis remporté le Championnat de France Universitaire, le coureur de l’UV Aube-Club Champagne Charlott’ ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. Non seulement il a levé les bras non pas une, mais deux fois lors de cette nouvelle édition de la course autour de Nancy, mais il a également remporté le classement général grâce à son talent, à son équipe et à une maîtrise parfaite de la course. Laissons-lui la parole car il est le mieux placé pour nous faire vivre sa course de l’intérieur.

 » Première étape – C’est la même que j’avais gagné en 2013. Le circuit est vallonné, usant, et l’arrivée est en côte en deux paliers (un premier palier en ville assez dur, puis un bon faux plat, et enfin un raidard final de 200-300 mètres). J’y vais donc avec beaucoup de confiance, l’objectif, c’est la victoire ! Malgré de nombreuses échappées où je suis souvent présent, il n’y a rien qui sort. En effet, avec 140 coureurs au départ, il y a toujours une équipe non représentée. Ça roule vite : 44 km/h de moyenne. À un tour de l’arrivée, ça casse dans la bosse, et on est une quinzaine à sortir. Pierre Paroissien, mon coéquipier est également présent.

Malheureusement, ça ne s’entend pas, nous ne sommes que cinq-six à rouler. Je fais pourtant de gros relais car la situation était idéale pour moi. À peine repris par le peloton, je ressors dans un groupe de cinq avec mon coéquipier Julien Bardin. Il donne tout pour moi, mais nous sommes repris à deux kilomètres de la ligne. J’aborde le pied de la bosse finale en 10-15ème position. Dans le premier palier, huit coureurs s’en vont et ça casse derrière. Je suis alors enfermé et je ne peux y aller. Sur le faux plat on perd mètre par mètre, la victoire va être compliquée… N’ayant rien à perdre, je lance mon sprint de loin et déboule à pleine vitesse dans le raidard ! Je les passe tous sauf Damien Mougel (VS Eguisheim) qui avait anticipé le sprint et qui a gardé une petite longueur d’avance. Je termine donc deuxième, rageant! Cinq mètres après la ligne, je suis dans la roue de Mougel… Je suis donc très déçu sur le coup.

Deuxième étape – De nouveau un circuit usant, avec arrivée en côte ; le final est un peu moins raide que la veille, mais il n’y a pas de palier cette fois et c’est plus long. Je la trouve donc plus dure. L’étape est marquée par une échappée de huit coureurs où figure Pierre Paroissien. Ils sont repris dans le final, mais je n’arrive pas à sortir, je suis visiblement très surveillé. Quatre coureurs en profitent pour former la bonne échappée et ne seront plus revus. David De Las Cuevas et Julien Bardin roulent mais cela ne suffit pas. Thomas Lazzaroni et Pierre P. embrayent ensuite à trois kilomètres de l’arrivée et me déposent dans un fauteuil au pied de la bosse. Les échappés ont encore une vingtaine de secondes d’avance, ce sera trop juste pour les reprendre. Je lance tout de même le sprint de loin et vient mourir dans la roue du quatrième échappé… Je suis de nouveau déçu, la gagne était encore jouable.

Troisième étape – La fatigue se fait sentir, mais je me sens toujours bien. Le circuit est plus court : deux gros faux plats avec un vent de côté où ça bordurait. L’équipe fait un énorme travail pour revenir sur deux échappées dangereuses vers la mi-course. Celle du leader (le VCA Saint-Quentin) ramène le groupe principal sur la dernière échappée dans le final. Ce sera donc un sprint avec ce qu’il reste du peloton. Jordan Delbove me lance parfaitement à 500 mètres, et… ça y est je peux enfin lever les bras sur cette ronde ! Quel plaisir de récompenser le travail des coéquipiers de cette façon !

Quatrième étape – C’est un critérium tout plat long de 1,2 kilomètres à faire 65 fois. Habituellement, je ne suis pas trop fan des « critos », mais là, j’avais les jambes et il y avait le général à aller chercher avec des bonifications importantes à l’arrivée. Il n’y a pas d’échappée sérieuse pendant la course, ce qui est parfait pour moi et l’équipe. On se dirige vers un sprint. Vers la mi-course, Julien B. bouche vingt secondes sur une échappée. Je reste tout de même toujours très bien placé à l’avant du peloton, et tente ma chance à quelques reprises. Mais l’échappée la plus dangereuse survient à dix tours de l’arrivée. Pierre P. attaque, je fais la cassure derrière lui, et il sort avec Thomas Demesy de l’ASPTT Nancy. Ils prennent une trentaine de secondes d’avance, mais Demesy est trop dangereux au général. Pierre P. était super bien et aurait sans doute remporté l’étape, sauf que Demesy aurait gagné le général. Il a donc couper son effort, et ne le relaye plus. Ils sont repris dans le final. Ça contre direct, et David D. bouche le trou. Pierre P. revient ensuite pile pour le dernier tour, et me lance à la perfection en passant le dernier virage en tête, je n’ai plus qu’à finir ce superbe travail d’équipe. Victoire d’étape, et donc également du classement général de cette Ronde Nancéienne ! »

Crédit photos : Eric Legrand Photographies

 

Nous félicitons et remercions à nouveau Alexis et Guillaume pour ces belles victoires, qui nous rappellent à quel point le cyclisme est un très beau sport d’équipe. Les recettes d’Au bon dossard sont justement là pour transmettre et partager toutes ces émotions.

Rédigé par

Natacha Cayuela - Coordinatrice pour cyclistes

Passionnée de vélo depuis ses dix ans, Natacha est la fondatrice du site qui ravitaille le cyclisme. Elle est également l'auteur du roman La Bonne échappée, où l'univers de la Petite Reine est mis à l'honneur.